«Chez nous, le vélo, c’est une histoire de famille. Mon père, un précurseur en BMX Racing dans les années 1980, a insufflé cette passion à quatre de ses enfants (sur six). Du reste, il y a peu, Zoé, double championne d’Europe dans cette discipline, a remporté deux victoires à la Coupe du monde à Brisbane. De mon côté, je pratique ce sport depuis l’âge de 5 ans, à raison de huit à dix entraînements par semaine, et je participe régulièrement à des compétitions internationales, comme aux Etats-Unis en avril prochain.
Nous avons plus d’une trentaine de vélos dans le garage familial et j’ai toujours aimé bricoler et chercher à en comprendre la mécanique. Durant mon bachelor en économie d’entreprise à la HEIG-VD, à Yverdon, je rentrais souvent des cours à vélo, parfois à la nuit tombée. Or beaucoup d’accidents de cyclistes sont dus au manque de visibilité. J’ai donc proposé de développer un système d’éclairage plus performant lors d’un cours qui permettait de tester la viabilité technique et commerciale d’une idée. Nous avons gagné le premier prix et j’ai terminé mes études en ayant la possibilité d’intégrer ce projet dans mon cursus.
J’ai continué à plancher avec une équipe d’ingénieurs sur le projet, baptisé SideLights, abrité dans l’incubateur de la HEIG-VD depuis juillet 2023. Des soutiens de la haute école, de la Fondation Gert Rüf, d’Innosuisse, d’Innovaud et du programme Enable by Design de l’ECAL m’ont permis de récolter l’équivalent de 200 000 francs, en financement et en coaching.
Une première étape a été franchie le 13 mars, date à laquelle j’ai présenté SideLights au public. A savoir un système qui s’intègre facilement dans le guidon et qui, avec six lumières, à l’avant, de côté et à l’arrière – avec un clignotant pour indiquer une bifurcation –, offre une visibilité à 360 degrés. Ce dispositif plug and play, en aluminium et rechargeable via une batterie, est compatible avec une majorité de vélos dotés d’un guidon droit. A noter qu’une demande de brevet a été déposée, avec pour objectif une couverture internationale. Pour l’Europe, ce sera fait ces prochains mois. 2024 sera bien chargée. Dans l’immédiat, la prochaine étape consistera à effectuer un test utilisateurs avec une centaine de cyclistes, ce qui permettra de récolter des retours qualitatifs en vue de finaliser la version industrialisée, qui débutera à la fin de l’année au travers d’une campagne de crowdfunding. Cette année, la société SideLights sera juridiquement fondée et nous poursuivrons la recherche de financement.
L’objectif est de pouvoir passer à la vitesse supérieure en 2025 pour commercialiser ce système de lumière ultra-visible, vendu aux alentours de 100 francs, que ce soit sur le digital ou au travers de magasins spécialisés. A terme, j’aimerais pouvoir créer une entreprise qui propose une large gamme d’accessoires de vélo. Cette fibre entrepreneuriale, je dois dire que là, de nouveau, elle me vient de ma famille. Mon grand-père avait une entreprise de peinture, dont la marque la plus connue est Classidur, et mon père a inventé et commercialisé un réveil pour les enfants, Kid’Sleep, un succès commercial en Europe et jusqu’aux Etats-Unis.»
1999
Naissance à Lausanne dans une famille passionnée de BMX Racing. Sa sœur Zoé a été élue sportive vaudoise 2023 et son autre petite sœur, Inès, a décroché un titre en catégorie juniors en 2023.
2024
Dans le courant de l’année, la société SideLights sera juridiquement fondée et des tests seront menés avec une centaine de cyclistes.
