L'indice des directeurs d'achat (PMI), reflet de la santé du monde industriel, s'est établi à 49,3 points, contre 49 en juin, a annoncé le Bureau national des statistiques (BNS).
C'est supérieur aux prévisions d'analystes interrogés par l'agence Bloomberg (48,9) mais confirme le piétinement de la reprise post-Covid en Chine.
Un chiffre supérieur à 50 témoigne d'une expansion de l'activité manufacturière et, en deçà, il traduit une contraction.
Le PMI avait atteint en février 52,6 points, son niveau le plus élevé en une décennie, mais il est depuis en recul.
Le BNS s'est toutefois félicité que la contraction soit moins forte que celle de juin, avec une "situation de l'industrie manufacturière" qui "continue de s'améliorer", a-t-il indiqué.
"Le niveau général de l'activité manufacturière continue de s'améliorer", a commenté un statisticien du BNS Zhao Qinghe, dans un communiqué.
Il a aussi observé le faible volume des commandes étrangères, parlant d'un "environnement extérieur compliqué". En juin, les exportations ont faibli de 12,4%, le plus fort déclin en trois ans selon des données douanières.
"Les données délivrent un message mitigé", selon Zhiwei Zhang, un analyse de Pinpoint Asset Management, tout en pointant "une dynamique économique toujours plutôt faible".
"La réunion du bureau politique a admis les défis auxquels l'économie fait face. La question clé est de savoir quelles mesures seront lancées après la réunion et avec quelle efficacité", a-t-il ajouté.
La Chine a levé en décembre ses restrictions anti-Covid en vigueur depuis près de trois ans, permettant dans un premier temps à son économie de rebondir.
Mais l'économie est pénalisée par le surendettement du secteur immobilier, un traditionnel pilier de croissance, une consommation en berne et le ralentissement mondial qui pèse aussi sur la demande en biens chinois.
Le PIB pour le deuxième trimestre a progressé de +6,3% sur un an, selon un chiffre dévoilé lundi dernier, très inférieur aux attentes d'analystes.
Le gouvernement chinois a défini un objectif de croissance pour cette année "d'environ 5%", l'un des plus faibles depuis des décennies.
La reprise est contrariée par de "nouvelles difficultés et de nouveaux défis", ont admis la semaine dernière les dirigeants chinois, notant le taux de chômage record parmi les jeunes.
Dans ce contexte, le gouvernement a publié un vaste plan en 20 points pour stimuler la consommation, notamment en soutenant davantage la demande de logements, le secteur de la culture et du tourisme, ainsi que celui de la "consommation verte", comprenant les véhicules électriques.
Il s'agit notamment d'augmenter l'offre de logements subventionnés et de tenter de résoudre d'autres problèmes de logement, notamment pour les jeunes.
La crise du secteur immobilier fait que de nombreux promoteurs luttent pour leur survie, exacerbant la crise de confiance parmi les acheteurs.
Le gouvernement veut aussi soutenir le développement de grands festivals et d'événements sportifs, y compris en ligne, de même que les dépenses de services alimentaires et de soins. L'infrastructure en zone rurale doit s'améliorer.
L'indice PMI pour l'activité non-manufacturière, qui inclut notamment les services, reste lui en territoire positif, baissant toutefois à 51,5 en juillet, contre 53,2 en juin, a annoncé lundi le BNS.
Un résultat bien en deçà des attentes des analystes (53).