Dans un EMS, lorsqu’une personne âgée a besoin d’aide, s’est blessée ou perdue, elle a besoin de l’assistance d’un soignant. SmartLiberty digitalise ces interactions pour les établissements spécialisés en soins de longue durée. La société basée au Landeron (NE) a développé la première solution combinée et sans fil où les appels sont regroupés en une seule application pour smartphone. L’application améliore également la sécurité des résidents en détectant les chutes ou en géolocalisant les errances.

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Lancée en 2012, l’application est utilisée par 220 établissements privés et publics, en Suisse romande et alémanique, mais aussi par 35 établissements à l’étranger, notamment en Irlande, aux Pays-Bas et en Autriche. En 2022, la PME de 42 employés a élargi son offre en permettant la digitalisation et l’accès à l’application pour des systèmes concurrents préexistants, avec un service d’abonnement.

«Le marché de la silver économie est à la fois en pleine croissance et en crise, explique Tobias Britz, CEO. Le besoin en matière de soins de longue durée est largement sous-estimé. Aujourd’hui, les personnes âgées dépendantes peinent à trouver une place en EMS. Elles sont alors soit hébergées dans leur famille, soit jonglent entre les hôpitaux, ce qui les désautonomise et surcharge les espaces de soins. Le vieillissement de la population, la digitalisation de l’économie et la pénurie de personnel soignant exigent de trouver des alternatives.»

La technologie numérique de SmartLiberty séduit: avec un chiffre d’affaires de 8 millions de francs par an, la PME, leader du domaine, enregistre une croissance de 10% par année depuis 2012. Et les perspectives se révèlent fructueuses: en Europe, le marché compte environ 67 000 EMS, «un large potentiel pour nos offres de digitalisation».

Alterimo, Crissier (VD): La régie des logements protégés

Vieillir chez soi, c’est le souhait d’une majorité de seniors. Plus de 90% des retraités suisses résident encore dans leur domicile. En Suisse romande, la régie Alterimo s’est spécialisée dans la gestion d’immeubles destinés au troisième âge. «Cette spécialisation donne une dimension sociale à notre activité. Les déménagements sont source notoire de stress, surtout chez les personnes âgées. Notre rôle consiste aussi à accompagner les locataires dans cette transition», explique Dominique Diesbach Vernevaut, qui a lancé l’entreprise il y a quinze ans.

Aujourd’hui, Alterimo gère plus de 1250 logements où vivent quelque 1450 personnes. Elle s’occupe exclusivement de logements adaptés avec accompagnement (LADA), aussi appelés «logements protégés», réservés à des personnes ayant atteint l’âge de la retraite ou en situation de handicap physique. Les immeubles sous gestion répondent tous à des normes architecturales adaptées aux besoins des aînés. «Cela implique notamment de disposer d’un ascenseur, d’aménager des douches à l’italienne et de renoncer aux seuils devant les portes.» Aujourd’hui, près de 80% de ses locataires sont âgés de 70 ans et plus.

L’entreprise basée à Crissier (VD) a aussi créé l’association Althys, consacrée aux services à la personne au sein de ses bâtiments et dont les prestations sont facturées en sus du loyer. Les deux entités emploient au total 35 collaborateurs. Egalement active dans les cantons de Neuchâtel et de Fribourg, la régie a ouvert une seconde succursale à Marin-Epagnier (NE) en 2024. Pour Dominique Diesbach Vernevaut, les projets immobiliers liés au troisième âge sont rarement motivés par l’appât du gain. «Les constructions de LADA doivent répondre à des normes strictes, qui peuvent engendrer des coûts supplémentaires. Or beaucoup de nos locataires ne disposent que de leur rente AVS, ce qui implique de devoir fixer les loyers relativement bas.»

Alterimo

La société vaudoise, qui a créé l’association Althys, a ouvert cette année une seconde succursale à Marin-Epagnier (NE).

© Alterimo
Seniors@work, Zurich: recruter des «talents seniors»

Sur Seniors@work, on ne parle pas d’aînés ni de seniors, mais de «talents seniors». Alexis Weil a créé la plateforme en 2019, à la suite du départ à la retraite de son père qui aurait aimé continuer à travailler. Objectif: faciliter la mise en relation de candidats de 50 ans et plus et de retraités avec des entreprises qui peinent à recruter du personnel qualifié.

La plateforme d’offres d’emploi, basée à Zurich, permet aujourd’hui à près de 6000 sociétés suisses d’entrer en contact avec plus de 60 000 candidats âgés de 50 ans et plus. «La discrimination due à l’âge reste encore une réalité sur le marché du travail. Notre but consiste à mettre en avant la plus-value de ces profils, tout en aidant les entreprises à pallier la pénurie de main d’œuvre», explique Alexis Weil.

Après publication d’une offre d’emploi, la plateforme génère automatiquement une liste des meilleurs candidats disponibles pour le poste grâce à des algorithmes de matching. L’entreprise peut ensuite contacter les profils qui l’intéressent via un système de chat pour poursuivre la procédure de recrutement.

Disponible à partir de 59 francs, la première formule permet de publier une seule annonce. Depuis mai 2024, Seniors@work propose aussi un abonnement annuel à partir de 3000 francs. «La demande a considérablement augmenté depuis 2019. Le nombre d’utilisateurs double chaque année.»

Présente aujourd’hui dans toute la Suisse, la plateforme devrait s’étendre en Allemagne l’année prochaine. Seniors@work organise en outre divers événements sur des thématiques variées, dans les domaines de la santé, des finances, des loisirs ou encore de la planification des pensions et de l’héritage numérique. «A l’avenir, nous avons également pour projet de collaborer avec un institut suisse afin de proposer des formations continues à notre communauté de talents seniors.»

Senior@work

La plateforme lancée en 2019 met en contact des sociétés suisses avec des candidats âgés de 50 ans et plus qui souhaitent continuer à travailler.

© Senior@work