Pour fêter leur bachelor en physique, Yoko Spirig, Ben Brandt et Timo Horstschäfer ont fait un voyage de plusieurs semaines avec le Transsibérien, qui relie Vladivostok à Moscou. Pendant les longs trajets ferroviaires, ils ont commencé à lire des livres sur les start-up, dont Lean Startup d’Eric Ries. Dès leur retour à Zurich, les trois physiciens mettent en pratique les connaissances récemment acquises. Leur premier projet s’inscrit dans le domaine de la sécurité informatique. «Nous y avons travaillé pendant toute la durée de nos études de master», raconte Yoko Spirig, l’actuelle CEO de Ledgy.

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Parallèlement, les jeunes entrepreneurs ont noué des contacts avec les fondateurs de Doodle, Paul Sevinç et Myke Näf, par le biais de la défunte plateforme Cofoundme.ch. Un jour, les deux mentors mettent sur le tapis le thème du registre des actions dans les start-up. En phase de scale-up notamment, la mise à jour des actionnaires d’une firme peut devenir un processus fastidieux. En effet, l’actionnariat est en constante évolution. Outre les nouveaux investisseurs, l’entreprise implique aussi les collaborateurs, par le biais de programmes de participation.

Une petite étude de marché dans l’entourage de Paul Sevinç et Myke Näf permet à l’équipe de Yoko Spirig de rencontrer Peter Käser, le cofondateur de la chaîne de magasins de lunettes VIU. Ce dernier arrive à la première rencontre avec les fondateurs de Ledgy avec une pile d’impressions de fichiers Excel et parle d’un «cauchemar». «Ce mot a eu l’effet d’une révélation pour nous», relate Yoko Sprig.

Fidèles à l’approche Lean Startup d’Eric Ries, les cofondateurs élaborent une formule minimale et viable d’un registre numérique des actions. Ils sont ensuite passés par la phase d’expérimentation avec des early adopters comme le directeur financier de VIU. Le lancement commercial a lieu début 2020 et débouche sur un succès rapide. Aujourd’hui, Ledgy compte 2500 clients dans 42 pays. Les principaux marchés sont la Grande-Bretagne, la France, la Scandinavie ainsi que l’ensemble des pays germanophones. En septembre 2021, un tour de financement de série A permet de lever 10 millions de dollars. Parmi les investisseurs figure Sequoia, l’investisseur en capital-risque le plus renommé du monde. Les préparatifs pour le lancement aux Etats-Unis ont lieu en ce moment.

La plateforme SaaS de Ledgy propose aux entreprises clientes une sorte de tableau Excel avec une interface utilisateur. Les directeurs financiers ont la possibilité d’attribuer des autorisations à leurs actionnaires, ou à leurs fiduciaires et avocats, et de les laisser effectuer eux-mêmes des transactions dans le registre des actions. «Tous les processus sont numérisés, à l’exception de la certification par un notaire, nécessaire par exemple pour une augmentation de capital», explique Yoko Spirig. A cette offre de base s’ajoutent des fonctionnalités spécifiques à chaque pays. En Grande-Bretagne, par exemple, le montant des participations des collaborateurs est limité. La version britannique de Ledgy avertit l’utilisateur lorsqu’il enfreint cette règle.

Le siège de l’entreprise se trouve dans l’ancien quartier industriel du Kreis 5, un point chaud de l’écosystème zurichois des start-up. Dans le même immeuble de bureaux se trouvent les scale-up Skribble, Beekeeper et On Running. «L’un de nos trois voisins fait partie de nos clients», révèle Yoko Spirig. Confidentialité oblige, elle ne dira pas lequel.


Ledgy, Zurich | Secteur: Fintech | Création: 2017 | Collaborateurs: 58 | www.ledgy.ch

Quatre questions à Yoko Spirig

Où vous informez-vous sur l’actualité mondiale?
Je lis peu les journaux. J’apprends les choses importantes via mes amis et ma famille. Pour les nouvelles technologiques, j’utilise Twitter.

Que faites-vous en privé pour la protection du climat?
Manger végétalien le plus souvent possible, prendre le moins possible l’avion.

Où payez-vous encore en espèces?
La dernière fois, c’était pour un casier à la piscine.

Comment vous détendez-vous?
En faisant du jogging à l’extérieur.