Après cette transaction, Nestlé détiendra encore 20,1% de L'Oréal, contre 23,2% jusqu'ici. Dans son communiqué, le groupe veveysan précise qu'il continuera de soutenir entièrement la stratégie de création de valeur de l'entreprise française. Il conservera deux sièges au conseil d'administration.
L'action Nestlé réagissait positivement à cette annonce.
Dans la foulée, l'organe de surveillance de Nestlé a décidé de remplacer l'actuel programme de rachat d'actions par un nouveau, qui débutera le 3 janvier prochain. Il portera sur un montant de 20 milliards de francs et s'étendra sur la période de 2022 à 2024. Au total, Nestlé prévoit de racheter pour 10 milliards de francs de ses propres titres en 2022.
L'actuel programme de rachat d'actions s'achèvera le 31 décembre prochain. Au 7 décembre, Nestlé avait racheté 120'289'800 de ses titres pour un montant total de 12,7 milliards de francs, soit un prix moyen de 105,61 francs l'unité.
Le conseil d'administration et la direction générale confirment leur volonté d'investir dans les activités principales de l'alimentation, des boissons et de la santé nutritionnelle. Si d'importantes acquisitions devaient intervenir en 2022, le nouveau programme de rachat d'actions serait ajusté en conséquence. Le volume mensuel des rachats dépendra des conditions du marché.
Les analystes positifs
Pour les analystes d'UBS, le programme de rachat d'actions annoncé par Nestlé devrait avoir pour conséquence une diminution du ratio dette nette/EBTDA à 1,5x, contre 2,0x précédemment. La transaction sera globalement neutre en termes de bénéfice par action pour le groupe vaudois, écrit Guillaume Delmas, analyste.
Le programme de rachat d'actions aura un impact positif de 2% sur le bénéfice par action de Nestlé en termes cumulatifs, mais sera neutre, voire légèrement dilutif pour l'exercice 2022, écrit Martin Deboo, de Jefferies.
"C'est une bonne affaire pour les deux", note Jefferies. "Nous pensons que cette annonce sera bien accueillie par le marché, de la part des deux parties", notent les analystes.
Cette opération constitue également un nouveau fait d'armes pour le directeur général Mark Schneider dans le contexte de son programme de transformation inexorable de Nestlé.
"La transaction proposée est intelligente, permettant à Nestlé de conserver toutes les opportunités en matière de fusions et acquisitions et de retour de liquidités aux actionnaires", constate Andreas Venditti, chez Vontobel. "Ces derniers mois, Nestlé a pris la position de leader en termes d'innovation, de numérisation et de durabilité, creusant ainsi l'écart avec la concurrence", écrit l'analyste.
Vers un divorce à l'amiable?
"Nous n'excluons pas qu'une nouvelle opération de ce type puisse se produire dans les années à venir, lorsque Nestlé souhaitera vendre des actions", note pour sa part Loïc Morvan, de Bryan Garnier. Martin Deboo, de Jefferies, se demande également s'il s'agit là du début divorce à l'amiable.
Mercredi à 13h43, le titre Nestlé avançait de 1,64% à 123,88 francs. L'indice SMI progressait pour sa part de 0,99%. Celui de L'Oreal grappillait 0,35% à la Bourse de Paris, alors que l'indice CAC 40 lâchait 0,13%.