Le big data est-il à la portée des PME? Cette question sera au cœur de l’intervention de Denis Rochat au prochain Forum économique de Glion qui se tiendra le 15 novembre prochain. Basé à Bruxelles, il est cadre supérieur à l’institut d’études de marché Nielsen, le leader mondial de mesure et d’analyse des données. Cette multinationale emploie 44 000 personnes à travers le monde.
Pour Denis Rochat, il convient avant tout de démystifier la notion de big data. Celle-ci désigne des ensembles de données devenus si volumineux qu’ils dépassent les capacités humaines d’analyse et celles des outils informatiques classiques. La multiplication des données non structurées, en provenance d’objets connectés, nécessite de nouveaux outils d’analyse basés sur l’intelligence artificielle et le machine learning. Des machines qui apprennent par elles-mêmes, créent des associations de données et, au final, permettent de faire émerger des éléments qui restaient imperceptibles auparavant. Pour une PME, cela pourrait se traduire par une meilleure compréhension de ses ventes ou de sa performance.
Récolter les données
Les managers de PME doivent commencer par bien cerner ce que le big data peut signifier pour leur entreprise et comprendre ce que l’usage et la maîtrise des données peuvent lui apporter. Mais, avant de les traiter, encore faut-il les récolter. «Un responsable de PME doit disposer d’un CRM performant et s’assurer que ses employés l’approvisionnent correctement. Tout l’art des data scientists consiste ensuite à développer des algorithmes pour transformer ces données en informations utiles et créer ainsi de la valeur pour l’entreprise. S’intéresser à ces questions pour un dirigeant n’est plus un choix, c’est une obligation», insiste Denis Rochat.
Mais, bonne nouvelle, les PME disposent d’un avantage de taille, celui de la proximité avec leurs clients. En plus des données quantitatives, elles peuvent donc récolter des données qualitatives qui amènent une dimension supplémentaire pour comprendre le pourquoi. En effet, derrière tout comportement, il y a une émotion, un humain. Les PME sont donc mieux armées que les grandes entreprises pour capter les signaux faibles qui enclenchent un comportement, une décision d’achat. Combiner les insights issus de la data avec les insights provenant de la proximité du terrain leur donne un véritable avantage qu’elles se doivent d’exploiter.
Fixer des objectifs clairs
«Le big data, l’intelligence artificielle, le machine learning peuvent aider une entreprise dans de nombreux domaines. Mais le dirigeant doit se fixer des objectifs dès le départ.» Quels domaines cherche-t-il à améliorer? Comment le big data peut-il m’aider ? Se prêter à cet exercice en amont permet de jauger la réussite du projet à la fin. Tout ce processus doit évidemment s’accompagner d’une communication constante avec ses équipes pour les renseigner sur la démarche en cours. Sans oublier bien sûr d’ajouter une couche de change management pour concrétiser les modifications organisationnelles qui découleront de l’utilisation du big data.
Pour Denis Rochat, tout entrepreneur devrait considérer l’usage accru du big data dans son entreprise comme une véritable opportunité à saisir et au plus vite.