9T Labs: plus résistant que le titane
Rang 6/ La start-up zurichoise développe des imprimantes 3D pour la production en série.
Les imprimantes 3D font désormais partie de l’équipement standard des services de R&D de l’industrie. Elles aident notamment à la construction de prototypes. Cependant, cette technologie n’a pas encore permis de faire le saut vers la production en série.
Martin Eichenhofer pense en connaître la raison: une entreprise qui veut produire en série des pièces imprimées en 3D doit engranger un important savoir-faire en matière de logiciels de simulation, de certification et de science des matériaux. Mais maîtriser tout cela demande d’importants investissements, que beaucoup d’entreprises ne veulent pas faire. «Pour les aider, nous leur proposons un package complet comprenant le software, le hardware, les matériaux nécessaires et l’expertise, sous forme de leasing», explique Martin Eichenhofer.
Après avoir participé en 2019 à une série de présentations devant des investisseurs de la Silicon Valley, il a conclu un premier tour de financement de 4,3 millions de francs au début de 2020. Cette année, 9T Labs prévoit de livrer ses premières imprimantes en série, conçues pour imprimer des pièces en composites renforcés de fibres de carbone.
9T Labs, Zurich
- Secteur: Engineering
- Fondation: 2018
- Employés: 26
- www.9tlabs.com
Gamaya: l’IA pour les agriculteurs
Rang 7/ Ces drones permettent de détecter les mauvaises herbes dans les grandes plantations.
Nouveau CEO, nouvel investisseur, nouveaux secteurs d’activité, la start-up Gamaya n’est pas restée inactive au cours des douze derniers mois. L’objectif de ce spin-off de l’EPFL est de soutenir une agriculture plus durable, avec sa technologie qui localise et détecte les mauvaises herbes, permettant ainsi leur contrôle avec une précision accrue, et donc une moindre utilisation des pesticides pour les détruire.
Grâce à la «plateforme d’intelligence agronomique» de Morges, les rendements peuvent également être augmentés car les drones peuvent détecter très tôt les lacunes dans une plantation et déterminer le moment optimal pour la récolte. Le nouveau CEO Mathieu Hagen assure que «la phase de croissance a commencé et nos ventes augmenteront en 2021».
La start-up s’appuie sur des partenaires puissants. Au Brésil, elle travaille avec Syngenta, et en Inde avec l’entreprise automobile Mahindra & Mahindra, qui construit également des machines agricoles. D’ailleurs, cette société a été le principal investisseur du dernier tour de financement de Gamaya et elle aide la start-up à étendre ses activités aux cultures de pommes de terre. Un produit pour la viticulture est également en cours de développement.
Gamaya, Morges VD
- Secteur: Drones
- Fondation: 2015
- Employés: 35
- www.gamaya.com
Resistell: contre l’antibio-résistance
Rang 8/ La technologie de la start-up bâloise détecte les bactéries résistantes aux antibiotiques et trouve le bon antidote.
Le microscope à force atomique développé par Resistell identifie les bactéries résistantes à certains antibiotiques. «En remontant la chaîne dans l’autre sens, notre appareil, avec le logiciel correspondant, permet de montrer quel antibiotique spécifique est efficace contre la bactérie concernée», explique Danuta Cichocka, cofondatrice et CEO de la jeune pousse bâloise.
Cette nouvelle méthode est beaucoup plus rapide et plus précise que les analyses précédentes. Elle contribue à améliorer considérablement les chances de survie de nombreux patients. Rien que dans l’UE, plus de 30 000 personnes meurent chaque année d’infections causées par des agents pathogènes résistants aux antibiotiques. L’idée de ce procédé est venue d’un groupe de recherche dirigé par le physicien Giovanni Dietler et le médecin Sandor Kasas à l’EPFL. Danuta Cichocka et Grzegorz Gonciarz, aujourd’hui COO de la société, ont rejoint l’équipe de recherche en 2017 et ont fondé Resistell en 2018. Les premiers essais cliniques sont en cours au CHUV et à l’hôpital Hvidovre de Copenhague.
«Nous attendons la certification européenne à la fin de l’année prochaine et nous tablons sur une entrée sur le marché pour 2022», résume Danuta Cichocka. La start-up a déjà récolté plus de 7 millions de francs suisses de financement et prévoit un nouveau tour de table en 2021.
Resistell, Muttenz BL
- Secteur: Biotech
- Fondation: 2018
- Employés: 11
- www.resistell.com
CREAL: un monde virtuel sans nausée
Rang 9/ Sa technologie permet de se plonger dans la réalité virtuelle sans désagrément.
Plonger dans des mondes virtuels peut vous donner la nausée. Une sensation désagréable, causée par les lunettes utilisées dans ces expériences de réalité augmentée et de réalité virtuelle. Afin de créer un effet 3D, deux images 2D ont été préalablement superposées, ce qui peut provoquer ces désagréments. Le spin-off de l’EPFL CREAL adopte une approche complètement différente. Elle a développé une technologie qui projette des images semblables à un hologramme. Cela crée des effets de lumière et de profondeur d’une qualité de résolution qui n’étaient pas disponibles auparavant dans le monde virtuel.
Et surtout, cette invention, protégée par un brevet, fournit un remède contre la nausée. «Notre technologie produit un effet plus réaliste que tout autre système», explique Tomas Sluka, cofondateur et CEO de la start-up. Pour l’instant, CREAL n’a pas à se soucier de son financement: après avoir participé l’année dernière à une tournée de présentation auprès d’investisseurs de la Silicon Valley, dans le cadre des Venture Leaders, l’entreprise vaudoise a levé 4,3 millions de francs. Parallèlement, l’Union européenne a soutenu CREAL à hauteur de 2,5 millions de francs.
Il faudra environ deux ans pour que les lunettes intelligentes dotées de la technologie vaudoise soient prêtes à être commercialisées.
CREAL, Ecublens VD
- Secteur: Engineering
- Fondation: 2017
- Employés: 14
- www.creal.com
Insolight: des panneaux solaires produits en Europe
Rang 10/ La start-up d'Ecublens fait partie de l’ambitieux consortium Hiperion, dans lequel l’Union européenne a investi 10 millions d’euros.
Insolight bat tous les records. Jusqu’à présent, les panneaux solaires produits industriellement atteignaient une efficacité de 17 à 19%. La start-up, basée dans le parc d’innovation de l’EPFL, affiche jusqu’à 29%. Cette augmentation est due à une toute nouvelle technologie: un système de lentilles qui concentre la lumière du soleil sur de nombreux petits points. Cela réduit le nombre de cellules photovoltaïques dont on a besoin, ce qui permet d’utiliser des cellules très efficaces mais plus coûteuses, comme celles utilisées dans les satellites lancés dans l’espace.
Un système pilote est actuellement testé par des clients potentiels dans des conditions réelles. D’ici à 2022, selon Laurent Coulot, cofondateur et CEO d’Insolight, une production à grande échelle devrait être mise en place. En Chine, comme c’est aujourd’hui le cas pour l’essentiel des panneaux solaires? Non, en Europe, assure Laurent Coulot. «Il y a en Europe un écosystème industriel suffisant pour lancer la production de nos panneaux solaires.»
C’est ce que croit aussi l’Union européenne. Elle a mis sur la table plus de 10 millions d’euros pour soutenir un projet appelé Hiperion, qui vise à stimuler la production de modules solaires à grande échelle en collaboration avec des partenaires industriels européens.
La start-up vaudoise, soutenue par Venture Kick, fait bien entendu partie de ce consortium. Pour Laurent Coulot, le rôle d’Insolight sera de se concentrer sur la recherche, le développement, le design et le marketing.
Insolight, Ecublens VD
- Secteur: Cleantech
- Fondation: 2015
- Employés: 16
- www.insolight.ch
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