Le bénéfice net pour le seul troisième trimestre, publié jeudi, est de 2,76 milliards d'euros (2,72 milliards de francs), en hausse de 10,3% sur un an.

Le produit net bancaire (PNB), équivalent du chiffre d'affaires dans le secteur, est quant à lui en progression de 4,9% à périmètre et change constants entre juillet et septembre, à 12,31 milliards d'euros.

"Fort de son modèle, le groupe réalise des résultats solides au troisième trimestre", s'est félicité le directeur général Jean-Laurent Bonnafé, cité dans un communiqué.

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Ces résultats surpassent les attentes des analystes compilées par le fournisseur d'informations financières Factset, qui tablaient au troisième trimestre sur un bénéfice de 2,36 milliards d'euros et un PNB à 11,99 milliards.

La banque est dans les bons rails pour faire au moins aussi bien que 2021, année record avec un bénéfice net de 9,5 milliards d'euros.

Elle rehausse même de 2 milliards d'euros son objectif de résultat net en 2025, du fait de "l'impact positif de la hausse des taux d'intérêt" des banques centrales.

Coût du risque

Dans le détail, l'activité "Commercial, personal banking and services", qui comprend notamment les réseaux de banques de détail et certains métiers spécialisés comme le leasing automobile, a progressé de 6,9% sur un an, à 7,11 milliards d'euros de revenus.

Crédits aux particuliers et entreprises (+8,3% sur un an), dépôts (+7,1%), banque privée (+3,2 milliards d'euros de collecte nette, notamment en France): tous les feux sont au vert pour la première banque française.

Le deuxième pôle du groupe, les métiers de financement et d'investissement, voient quant à eux leur chiffre d'affaires grimper de 2% à périmètre et change constants sur un an à 3,79 milliards d'euros.

Le coût du risque, c'est-à-dire les sommes provisionnées pour faire face aux éventuels impayés sur les crédits consentis, est cependant en forte progression.

Il s'élève à 947 millions d'euros, soit une hausse d'environ un tiers par rapport au troisième trimestre 2021. Cette augmentation est principalement liée à une réforme des prêts immobiliers en Pologne (204 millions d'euros provisionnés à ce titre).

Quant au ratio de fonds propres "durs" (CET1, des capitaux destinés à parer à d'éventuels chocs), il atteint 12,1%, bien au-dessus du minimum réglementaire.

Monde qui change

C'est fort de ce bon trimestre que BNP Paribas a trouvé début octobre un accord avec ses salariés pour une augmentation générale des salaires bruts de 3%, avec un minimum de +1.200 euros sur l'année pour les plus petits salaires.

Elle est assortie d'une prime de 1100 euros nets pour les salaires inférieurs à trois SMIC annuels bruts, soit les deux tiers environ de l'effectif, selon les données partagées par le syndicat CFDT.

La banque n'a toutefois pas réussi à faire taire les critiques sur ses engagements en matière de lutte contre le réchauffement climatique.

Au contraire même, puisque trois ONG ont mis en demeure le 26 octobre le géant bancaire français de cesser de financer de nouveaux projets pétroliers et gaziers, première étape avant une éventuelle action judiciaire inédite pour le contraindre à rehausser ses engagements climatiques.

Oxfam, Les Amis de la Terre et Notre Affaire à Tous accusent BNP Paribas d'être "le 1er financeur européen et 5e mondial du développement des énergies fossiles, avec 55 milliards de dollars de financements accordés entre 2016 et 2021" à de nouveaux projets d'extraction.

Le groupe bancaire "poursuit la mise en oeuvre de ses engagements en faveur du climat, de la biodiversité, de l'économie circulaire, de l'épargne, des investissements et des financements durables ainsi que de l'inclusion sociale", a cependant opposé M. Bonnafé dans le communiqué.

BNP Paribas est la première grande banque française à publier ses résultats du troisième trimestre, avant Société Générale vendredi puis BPCE et Crédit Agricole la semaine prochaine.