Pour l'ensemble de l'Union européenne, la croissance du PIB a même été négative (-0,1%), contre une estimation précédente à 0%, selon les derniers chiffres publiés par l'office européen des statistiques. Un nouveau recul au premier trimestre 2023 serait donc synonyme de récession pour l'UE, selon la définition généralement retenue par les économistes.
Sur l'ensemble de l'année 2022, la croissance s'est élevée à 3,5% dans la zone euro (taux inchangé), tout comme dans l'UE (chiffre révisé en baisse de 0,1 point), après avoir atteint respectivement 5,3% et 5,4% en 2021, année de croissance historique qui avait marqué un rattrapage après la récession également historique de 2020.
La croissance au sein des 20 pays partageant la monnaie unique a donc subi un coup d'arrêt au dernier trimestre 2022, après une croissance de 0,3% au troisième trimestre.
Ces révisions à la baisse sont une mauvaise nouvelle pour l'Europe qui a subi de plein fouet l'envolée des prix de l'énergie consécutive à l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Aux Etats-Unis, le PIB a augmenté de 0,7% au quatrième trimestre, après +0,8% sur les trois mois précédents.
Zone euro en difficulté
"Il y avait eu des signes positifs ces deux derniers mois", mais le durcissement de la politique monétaire "va probablement pousser la zone euro en récession cette année", a commenté Jack Allen-Reynolds pour Capital Economics.
"Les nouvelles données qui arrivent montrent clairement que l'économie de la zone euro est en difficulté" et une analyse fine des chiffres dessine "un tableau encore plus sombre", selon Bert Colijn de la banque ING.
"Même la stagnation semble surestimer la performance réelle de l'économie", a-t-il expliqué. La consommation des ménages a reculé de 0,9% au quatrième trimestre, sa "plus grosse chute" depuis la création de l'euro en 1999, si on met à part l'année de la pandémie en 2020, souligne-t-il.
Ce chiffre de la consommation a été particulièrement mauvais dans les grandes économies du bloc, avec une baisse de 1% en Allemagne, France et Italie et même de 2,4% en Espagne.
Par ailleurs, l'investissement a également chuté de 3,6% dans la zone euro au dernier trimestre. "Le faible appétit des entreprises pour l'investissement est probablement lié à des inquiétudes quant aux perspectives des prochains mois, alors que la hausse des taux d'intérêt commence à faire sentir ses effets", a relevé M. Colijn.