Rien qu'au mois de décembre, les expéditions de garde-temps ont totalisé 2,14 milliards de francs (+5,5%). Le deuxième semestre a été marqué par un ralentissement, affichant une croissance de seulement 3,6%, après 11,8% au premier.

L'an dernier, «l'horlogerie suisse a bénéficié de la demande soutenue que connaît le marché du luxe», a souligné mardi la Fédération de l'industrie horlogères suisse (FH). «Elle a également réalisé une excellente performance dans le segment d'entrée de gamme, illustrant l'intérêt toujours marqué pour les produits Swiss made.»

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L'Asie, destination de la moitié des envois

En 2023, les envois ont progressé de 7% vers les Etats-Unis, première destination à l'étranger, après une envolée de plus d'un quart en moyenne les deux années précédentes.

L'Europe (+6,8%) a suivi la même tendance. Les principaux marchés européens ont présenté une évolution uniforme, avec un gain de 5% pour l'Allemagne à au-delà de 9% pour l'Italie.

Quant à l'Asie (+8,2%), elle a représenté près de la moitié des exportations. La Chine (+7,6%), second marché des garde-temps, fait partie des rares pays à reculer par rapport à 2021. La reprise post-pandémique s'est essoufflée dans l'Empire du Milieu, qui a vu les nuages s'amonceler sur son économie, le secteur immobilier être ébranlé et le chômage des jeunes s'envoler.

En troisième position, Hong Kong (+23,4%) a enregistré une forte reprise.

Rien qu'en décembre, les Etats-Unis (+12%) ont surperformé, tout comme Hong Kong (+15%), le Japon (+27%) et les Emirats arabes unis (+12%), alors que la Chine (+1,7%) a peu progressé, «malgré une faible base de comparaison». Le Royaume-Uni (-12,1%) a le plus reculé.

L'année a bouclé sur un accroissement des volumes à 16,9 millions de pièces, soit 1,1 million de plus par rapport à 2022, porté principalement par les montres-bracelets de moins de 200 francs (prix export).

Signe de la vigueur de la branche, les effectifs ont augmenté de 7,7% en Suisse l'année passée, à plus de 65'000 personnes.

Année en cours plus modérée

«L'année 2024 s'annonce plus calme pour les exportations comme pour les effectifs horlogers et devrait voir les résultats se maintenir à haut niveau ou n'augmenter que légèrement», précise la faîtière. Les sous-traitants et fournisseurs s'attendent à une évolution moins favorable cette année.

Même si le marché du luxe résiste au ralentissement économique et à la morosité de l'humeur des consommateurs plombée par l'inflation, «plusieurs marques ont déjà indiqué faire preuve de prudence dans leurs prévisions». La FH ajoute que «le niveau particulièrement élevé du franc va peser sur les résultats, notamment dans les segments d'entrée et de milieu de gamme.»

Mi-janvier, le chef des finances de Richemont s'est ainsi dit prudemment optimiste quant au développement futur des affaires alors que la reprise du secteur du luxe en Chine prend du temps. Concernant 2024, Swatch s'est déclaré optimiste lors de la présentation de ses chiffres annuels, en particulier dans les segments d'entrée et de milieu de gamme, malgré la force «problématique du franc».

Le haut de gamme devrait continuer à surperformer, ce qui devrait être plus favorable au propriétaire genevois de Cartier, a estimé UBS dans un commentaire. Les analystes estiment que la dynamique sous-jacente de l'industrie reste volatile, ce qui devrait continuer d'inquiéter les investisseurs vu la situation macroéconomique complexe au niveau mondial.

Les chiffres confirment la prudence affichée par les entreprises actives dans le luxe pour l'année à venir. Vontobel favorise le titre de Richemont, le recommandant à l'achat, par rapport à son concurrent biennois Swatch Group (hold).

Vers 12h20, la nominative Richemont avançait de 0,5% à 129,45 francs et la porteur Swatch de 1,2% à 204,70 francs, dans un SMI et un SLI en gain de respectivement 0,07% et 0,19%.