La perte nette du groupe, détenu à 100% par l'Etat allemand, a totalisé 2,35 milliards d'euros (2,28 milliards de francs), après une année marquée par des investissements records de 7,6 milliards d'euros qui ont accru l'endettement, a expliqué l'entreprise dans un communiqué.
Le groupe a également subi des grèves à répétition, alors qu'un conflit social entre la direction et les syndicats de conducteurs GDL sur la durée du travail et les salaires n'a toujours pas été réglé. Ces mouvements sociaux ont coûté 200 millions d'euros à l'entreprise.
Deutsche Bahn doit dépenser des milliards d'euros pour rénover et étendre son réseau ferroviaire, alors que le gouvernement allemand a fait du rail son cheval de bataille pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de son polluant secteur des transports.
L'état du réseau est en effet très préoccupant, après des années de sous-investissements. Seulement 64% des trains longue distance sont arrivés à l'heure l'an dernier, une baisse de 1 point de pourcentage par rapport à 2022.
Ces dépenses d'investissement nécessaires ont considérablement augmenté l'endettement déjà important de l'entreprise, qui a atteint l'an dernier 33,9 milliards d'euros l'an dernier, en hausse de 18% sur un an, alors que ses revenus ont baissé de 13% sur un an.
Et la tendance devrait se poursuivre, alors que le soutien de l'Etat devrait être moins important que prévu. Un plan de 45 milliards d'investissements publics d'ici 2027, annoncé en 2023, a en effet été raboté à 30 milliards d'euros suite à un arrêt retentissant de la Cour constitutionnelle à l'automne.
Pour se renflouer, le groupe compte sur la vente de sa filiale de logistique DB Schenker, qui a toutefois vu son résultat d'exploitation chuter de 38% sur un an à 1,1 milliard d'euros. Il doit également réorganiser son activité de fret (DB Cargo) qui a accumule les pertes, à près de 500 millions d'euros en 2023, après 665 millions en 2022.
Deutsche Bahn a subi une perte d'exploitation en 2023 de 964 millions d'euros. Ce solde devrait cependant repasser dans le vert en 2024, à plus d'un milliard d'euros, selon un communiqué.