Le budget de l'Etat de Vaud table sur un déficit de 188 millions de francs pour l'an prochain, soit dans le rouge pour la deuxième année consécutive, pour un total des charges de 10,7 milliards de francs. La croissance des charges (+291 millions) est de 2,8% par rapport au budget précédent, alors que celle des revenus (+267 millions, à 10,5 milliards) atteint les 2,6%.

Les investissements se montent à près de 850 millions. Les charges Covid-19 ne sont, comme en 2021, pas portées à ce budget.

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Lors du vote final, il a été largement approuvé par 93 députés, contre 24 refus et 9 abstentions. La majorité absolue était nécessaire. Comme annoncé lors de l'entrée en matière, seule une grande partie des groupes UDC et Ensemble à gauche - POP (EP) s'est opposé à ce budget.

Le grand argentier vaudois Pascal Broulis, qui défendait son dernier budget, a réaffirmé que la "Maison Vaud était solide", remerciant le plénum pour l'élan donné aux prévisions du gouvernement.

Communes: geste cantonal

Les plus grosses discussions lors des 2,5 journées d'entrée en matière, premier et deuxième débats, ont surtout tourné autour des relations compliquées entre le canton et les communes. Le Conseil d'Etat s'est engagé la semaine passée à accélérer l'accord conclu en août 2020 entre les deux parties, avec l'octroi effectif de 25 millions de francs en 2022 si les comptes 2021 sont bénéficiaires.

Lors de la présentation du budget en septembre dernier, le Conseil d'Etat avait déjà annoncé faire un geste envers les communes, grâce à un préfinancement du canton de 25 millions. La ministre PLR Christelle Luisier a fait un pas de plus in extremis mercredi passé, s'engageant à mettre à disposition cette somme en diminution des charges sociales portées sur les épaules des communes dès l'an prochain.

L'objectif est d'arriver à un rééquilibrage progressif de cette facture sociale un ou deux ans plus tôt que 2028, année maximale prévue dans l'accord conclu entre le canton et l'Union des communes vaudoises (UCV). Le montant annuel et pérenne de 150 millions de francs en faveur des communes pourrait ainsi devenir effectif en 2026 au plus tôt, selon les explications de Mme Luisier.

Amendement "sport" accepté

Sinon, dans l'ensemble, l'examen des budgets de fonctionnement des sept départements n'a donné lieu à presque aucun changement. Au total, entre le premier et le deuxième débat, une dizaine d'amendements du groupe Ensemble à Gauche et POP (EP), un des Verts et un de l'UDC ont été majoritairement écartés.

Ils visaient notamment à attribuer des sommes supplémentaires pour les écoles (renforts spécifiques), la santé (renforts de personnel, aide alimentaire), la culture (aides aux artistes), les transports publics (prix réduits pour les habitants précarisés) et la transition énergétique.

Le seul amendement accepté, venant du camp PLR, prévoit d'accorder un peu plus d'argent direct pour le sport dans le cadre de la répartition des bénéfices de la Loterie romande.

Allègements fiscaux

L'examen du budget était accompagné de plusieurs projets de lois et décrets entraînant des conséquences financières sur l'exercice 2022. Les députés ont largement approuvé quatre allégements fiscaux attendus pour le 1er janvier prochain.

Ils ont dit oui à l'augmentation de 1000 francs de la déduction pour frais de garde effectifs. Le montant sera ainsi porté à 10'100 francs maximum - contre 9100 aujourd'hui - pour chaque enfant de moins de 14 ans dont la garde est assurée par un tiers.

Ils ont aussi accepté une hausse de 200 francs de la déduction pour contribuable modeste (personne seule à faible revenu). Elle atteindra 16'000 francs pour les revenus nets n'excédant pas 16'099 francs. La proposition du groupe EP de porter cette hausse à 600 francs a été refusée.

Ils ont aussi adopté une baisse de la fiscalité des entrepreneurs et de l'imposition des prestations en capital provenant de la prévoyance (2e pilier et 3e pilier A). Pour cette dernière, la réduction passera d'un tiers à un cinquième.