"Les pays en développement auront encore besoin de davantage de soutien des institutions financières internationales", a déploré la secrétaire générale de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) Rebeca Grynspan devant les correspondants accrédités à l'ONU à Genève (ACANU). Elle a appelé à "diminuer leur souffrance" pour éviter une crise supplémentaire, redoutant une "détérioration" de la situation après la décision de la Fed.

Contenu Sponsorisé
 
 
 
 
 
 

Près de deux tiers des Etats pauvres sont en détresse par rapport à leur dette. La part atteint environ un tiers pour tous les pays en développement. Ces Etats sont affectés par "une double charge", de l'augmentation des prix alimentaires et énergétiques, et des effets des politiques monétaires. Cette situation cette année "a diminué la relance mondiale", ajoute Mme Grynspan.

Elle relève à nouveau toutefois l'impact de l'accord sur les céréales entre l'Ukraine et la Russie qui a permis de réduire les prix depuis sept mois. Le volume d'exportations depuis les ports ukrainiens s'approche des 15 millions de tonnes. "Mais nous ne sommes pas là où nous voudrions" et "Il faut rétablir le commerce" entièrement pour éviter une crise d'insécurité alimentaire, admet Mme Grynspan.

La Russie affirme aussi que les exportations de céréales depuis l'Ukraine sont surtout acheminées vers l'Europe. Un reproche rejeté par la secrétaire générale de la CNUCED. La majorité des exportations pour la consommation humaine vont vers les pays en développement, notamment deux tiers du blé, selon elle.

"Mode d'urgence" à maintenir

Moscou avait menacé de ne pas prolonger pour quatre mois l'arrangement, en raison du manque d'application du volet de celui-ci qui porte sur ses exportations d'engrais. La CNUCED a demandé des clarifications réglementaires aux Etats européens pour évaluer ce qui pose problème. "Nous nous concentrons là-dessus", mais "des obstacles restent", a ajouté Mme Grynspan. Elle se dit "prudemment optimiste" concernant une amélioration de la situation.

En raison des prix importants des engrais, elle redoute toujours une crise de l'approvisionnement l'année prochaine. Au total, 260'000 tonnes d'engrais russes étaient bloquées dans les ports européens. Avec l'aide de l'ONU, plusieurs pays ont accepté de libérer une partie d'entre elles, offertes par les entreprises russes, pour être acheminées en Afrique, notamment au Malawi.

Avec le chef des affaires humanitaires de l'ONU Martin Griffiths, Mme Grynspan passe beaucoup de temps sur l'accord sur les céréales qu'ils ont facilité sans intermédiaire entre eux et les Russes."Il n'y a rien d'extraordinaire" dans ces pourparlers, qui doivent rester discrets, dit-elle. Et la secrétaire générale de promettre de n'économiser aucun effort. "Nous ne pouvons sortir du mode d'urgence" tant cette question est importante, a-t-elle également affirmé.