L'indice des prix à la consommation (CPI), principale jauge de l'inflation, s'est inscrit en mai en hausse de 0,2% sur un an, contre 0,1% un mois plus tôt, selon le Bureau national des statistiques (BNS). C'est exactement ce à quoi s'attendaient des analystes interrogés par l'agence Bloomberg.

Loin des augmentations constatées dans les pays développés, les prix de l'alimentation en Chine n'ont pratiquement pas bougé en un an (+0,1%) tout comme ceux des biens de consommation (-0,3%) et des services (+0,9%). A titre de comparaison, l'inflation est restée élevée en mai en France (+5,1% sur un an).

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Les prix à la production (les prix sortie d'usine) ont eux encore plongé davantage, signe d'une demande intérieure atone et de la baisse du coût des matières premières comme le minerai de fer et le pétrole brut. L'indice PPI a ainsi chuté de 4,6% en mai selon le BNS - soit pour le huitième mois consécutif. C'est davantage que les prévisions d'analystes sondés par Bloomberg (-4,3%).

Risque de déflation

Il s'agit de son rythme le plus faible depuis 2016. La baisse de cet indice s'explique par le fait que "les prix internationaux des matières premières ont globalement chuté et que la demande en Chine et à l'étranger pour les produits industriels a été relativement faible", selon Dong Lijuan, une analyste du BNS.

"Le risque de déflation pèse toujours sur l'économie. Les indicateurs économiques récents envoient des signaux concordants signalant que l'économie se refroidit", souligne dans une note l'économiste Zhiwei Zhang, du cabinet Pinpoint Asset Management. En mai, les exportations du géant asiatique se sont ainsi contractées de 7,5% sur un an et l'activité manufacturière a connu un repli pour le deuxième mois consécutif.

Pour relancer l'économie, des analystes préconisent une baisse de taux d'intérêt. "Le gouvernement n'a pas envoyé de signal clair sur une éventuelle politique de relance. Je m'attends à ce que la prochaine fenêtre de révision de la politique soit en juillet, après la publication des chiffres du PIB du deuxième trimestre", estime M. Zhang.

La Chine vise un objectif de croissance "d'environ 5%" cette année, l'un des plus faibles depuis des décennies. Le Premier ministre Li Qiang a toutefois lui-même averti qu'il ne sera "pas facile" à atteindre.