Attention, tempête à venir dans le monde romand du trading international. Depuis le début de l’année, les traders ne parlent plus que de cela entre eux. Et certains nous ont rapporté des informations confirmant une tendance lourde: le géant Bunge (250 personnes à Genève) serait en train de dégraisser lourdement dans la Cité de Calvin afin de «rendre la mariée plus belle», ainsi qu’il est coutume de de le dire dans les milieux financiers.
Les rumeurs les plus alarmistes annoncent même une future disparition du groupe à Genève à la suite d’une potentielle fusion. Alors que l’on savait que Bunge avait déjà été approché par son rival suisse Glencore et l’américain ADM, PME Magazine apprend qu'un groupe romand serait aussi sur les rangs. Toutes ces firmes ne communiquent pas aisément et ces informations sont donc difficiles à avaliser. Mais des mouvements importants vont forcément avoir lieu prochainement à Genève.
Lorsque Glencore avait annoncé en 2017 avoir approché Bunge, qui a des activités dans une quarantaine de pays et fait partie des quatre géants du secteur mondial des négociants et producteurs de céréales et oléagineux (avec ADM, Cargill et Louis Dreyfus), des craintes avaient déjà commencé à apparaître dans le canton romand.
Depuis lors, d’autres grandes sociétés de négoce ont fait trembler Genève avec des annonces inquiétantes et lourdes de conséquences pour l’économie locale. On pense à Addax Petroleum dont les bureaux genevois ont été fermés l’an dernier (170 personnes) et qui ont été intégrés au siège de Pékin. Le groupe avait également fermé ses bureaux à Aberdeen, en Ecosse, et à Houston, aux Etats-Unis.
Auparavant, c’était le groupe Vitol, dont le siège est à Genève, qui évoquait un risque réel de quitter la Suisse face à un possible durcissement réglementaire. «Nous n’avons pas besoin d’être en Suisse pour nos affaires. Il est aisé pour un groupe global comme Vitol de transférer ses activités et donc ses collaborateurs dans ses bureaux en Europe, en Asie ou aux Etats-Unis», relevait ainsi le directeur.
La consolidation internationale des industries céréalières et oléagineuses devient donc une réalité qui va faire des victimes dans l’emploi, en Suisse romande notamment.