Une utopie vouée à l’échec pour certains, une idée géniale porteuse d’avenir pour d’autres, le concept d’entreprise libérée ne laisse personne indifférent. Les deux camps pourront désormais affûter leurs arguments en observant des exemples concrets puisque deux belles PME romandes ont choisi d’abandonner le concept même de direction.
D’un côté, Loyco, une société de services genevoise qui compte 90 employés, a annoncé début mai la dissolution de son comité de direction. «Les pouvoirs ont officiellement été remis aux collaborateurs, explique Christophe Barman, ex-directeur général. Ce sont des gens de terrain qui prennent les décisions, ce système simplifie grandement le flux décisionnel, ce qui est selon nous bien plus adapté au monde digital dans lequel nous évoluons.»
Autre exemple du côté de Peseux dans le canton de Neuchâtel où Uditis, société informatique forte d’une quarantaine d’employés, a annoncé sa transformation pour devenir la première PME «libérante» de la région. Place à l’intelligence collective au lieu de la traditionnelle hiérarchie pyramidale. «Tout le monde collabore et se fait confiance, celui qui sait fait», se réjouit Thierry Linder, associé.
«Cette réforme renforce l’agilité de l’entreprise, ce qui n’est pas possible avec un management traditionnel, et elle remet l’humain au centre du jeu. Les patrons doivent cesser d’infantiliser leurs employés et leur faire confiance.»
Lire aussi notre dossier: "Être cadre ne fait plus rêver"