A situation exceptionnelle, réponses exceptionnelles. La crise du Covid-19 fait naître de belles initiatives. Comme celle de l’agence digitale Coteries, basée à l’EPFL Innovation Park et à Corgémont (dans le Jura bernois). La société, à l’origine une start-up créée en 2012 dans le domaine de la musique – elle s’était notamment fait connaître en réalisant l’application du chanteur Bastian Baker –, lance aujourd’hui Local Heroes (local-heroes.ch), une plateforme qui recense les bonnes adresses de producteurs et de commerçants locaux spécialisés dans l’alimentation.
«La pandémie du coronavirus provoque des bouleversements dans notre quotidien, explique Sébastien Flury, CEO de Coteries. L’annulation des marchés, en ville et à la campagne, conjuguée à la difficulté grandissante de se rendre dans les points de vente usuels, impacte massivement l’économie. Et plus particulièrement les petits producteurs, qui voient leurs traditionnels canaux de distribution mis à rude épreuve. Nous nous sommes dès lors dit que nous pouvions mettre nos compétences de design et de développement à disposition.»
Consommer local, un acte de solidarité
Les neuf collaborateurs de l’agence, qui tournaient déjà «à plein régime», ont couru ces derniers jours «un énorme sprint» afin de développer ce site internet dont l’objectif est de partager un maximum d’adresses de producteurs et de commerçants, proches de chez soi, et dont les services sont disponibles à la livraison. «Consommer local est, plus que jamais en ces temps de crise, un acte de solidarité et d’entraide, ajoutent les créateurs de la plateforme. Local Heroes permet de trouver très facilement des maraîchers, des épiciers ou encore des restaurateurs qui livrent des plats à domicile.»
Ce matin, une soixantaine d’adresses étaient déjà en ligne et Local Heroes compte sur la communauté pour partager ses bons plans directement sur le site. Une belle idée, qui restera certainement fort utile après la crise sanitaire du coronavirus. «Nous allons tenter de garantir la qualité des adresses et les gens peuvent nous contacter pour signaler des abus, mais nous comptons avant tout sur la bonne volonté de la communauté. Nous n’avons pas fait cette démarche en pensant à un modèle d’affaires futur, mais purement bénévolement, dans un esprit communautaire. Les retours que nous avons eus jusqu’à présent sont hyper-positifs et la réaction des gens nous touche énormément», conclut Sébastien Flury