Le projet sonne bien en période de doutes. La «Trust Valley» (ou Vallée de la confiance) va bientôt voir le jour en Suisse romande, ainsi que l'ont annoncé à grands renforts de médias les cantons de Vaud et de Genève. Selon eux, il s'agit «d'un partenariat public-privé visant à promouvoir l'excellence de la région lémanique dans le domaine de la confiance numérique et de la cybersécurité». Outre les deux cantons romands, l'initiative est portée par l'EPFL, la HEIG-VD, la HES-SO Genève, l'IHEID, l'Unige, l'Unil, ELCA, le GCSP, Kudelski, SGS et Sicpa.
Cette coopération, qui débutera dès l'automne 2020, s'articulera autour de trois missions principales: faire rayonner le pôle de compétences de la région, mettre en réseau les acteurs du domaine et favoriser le développement de projets novateurs. Un magnifique panel pour une idée alléchante. Mais concrètement, comment va se dérouler l'opération? Dans quels locaux? Avec quelles équipes? Par le biais de quelles infrastructures? Et quels sont les objectifs et moyens financiers? Last but not least, quels seraient les avantages proposés aux 300 entreprises romandes actives dans le domaine de la confiance numérique et la cybersécurité?
Madame Pedron, en quoi consistent les structures de la Trust Valley?
En ce qui concerne la coordination du projet, nous serons une équipe de 2-3 personnes en vitesse de croisière basée sur deux sites, auprès de la Fondation EPFL Innovation Park ainsi qu'au Campus Biotech Innovation Park de Genève. Nous fonctionnons en mode start-up pour l'instant, la Trust Valley sera lancée en octobre prochain.
Comment comptez-vous accueillir concrètement des start-up ou PME intéressées par l’initiative?
Nous bénéficions de hubs spécialisés et dédiés à la Trust Valley. Le groupe Sicpa, qui construit un campus à 200 millions de francs à Prilly consacré notamment aux enjeux de l’économie de la confiance, pourra accueillir des projets suisses ou étranger. La Fongit à Genève propose aussi des sites pour les start-up. Y- Parc sera le lieu dédié à la cybersécurité et le Biopôle est naturellement consacré aux biotechs et aux domaines liés la santé.
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Comment doivent procéder les postulants?
Qu'ils nous contactent! Pour Tech4Trust, qui est un programme d’accélération de start-up, nous avons ouvert les inscriptions cette semaine. Les noms des entreprises recrutées seront annoncés en octobre, elles seront 15 à 20 au niveau suisse et 10 au niveau international. Idéalement, nous recrutons des sociétés dont les produits sont déjà prêts à rentrer sur le marché.
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Quel seront les avantages à faire partie de la Trust Valley?
Les locaux, via les incubateurs, sont mis à disposition gracieusement et notre rôle consiste en priorité à faciliter et accélérer les projets technologiques. Nous sommes en quelque sorte une «gare de triage». Le partenariat vise à converger les savoir-faire et les expertises dans des domaines aussi variés que la protection des données, la blockchain, l'intelligence artificielle, l'investigation numérique ou la criminologie. En outre, nous avons répertorié 300 organisations et 500 experts actifs en Suisse romande dans la confiance numérique. Ils ne sont pas membres, mais une cartographie est disponible sur notre site, cela leur offre de la visibilité. Lorsqu'un entrepreneur a besoin d'un contact académique, par exemple, il peut aussi nous contacter et nous l'aiguillerons sur notre réseau.
Le Covid-19 a fait émerger de nombreux projets technologique romands liés à la crise et à la sécurité. Qu'en pensez-vous?
Nous sommes très concernés par ces initiatives et nous les suivons de près. Là aussi, nous avons procédé à une cartographie afin de recenser les initiatives intéressantes. Nous pouvons potentiellement les mettre en valeur et les booster.
Quel est le financement du projet?
Nous bénéficions de 200 000 francs de la part des deux cantons (100 000 francs chacun, ndlr). Mais nous ne voulons pas vivre de subsides. Notre business modèle est notamment basé sur le sponsorship et les projets à la demande comme le Tech4Trust.