Yannick Dürst n'a pas froid aux yeux car l'application qu'il vient tout juste de lancer risque de ne pas plaire à tout le monde et surtout pas aux promoteurs. Le directeur de la société genevoise Atipik, qui emploie une vingtaine de collaborateurs, est résolument convaincu que la transparence dans l'avancée des chantiers et des demandes de construction est encore insuffisante en Suisse romande.
C'est pour cela qu'il a créé Immotep, qui s’appuie sur de l’open data (agrégation de données publiques) et permet une vue, en temps réel, sur tous les chantiers, de la demande d’autorisation au rendu final, ou sur les projets d’abattage d’arbres. Il sera donc quasiment impossible pour un promoteur de lancer un projet sur une parcelle sans que les voisins ou les sociétés adjacentes soient au courant.
Jusqu'à aujourd'hui, il fallait consulter les feuille d'avis officielles pour le savoir, un exercice laborieux. Yannick Dürst nous a détaillé ses ambitions: «Immotep est le seul outil mobile offrant une photographie complète de l’urbanisation du canton de Genève. Nous comptons étendre cette application à d'autres cantons dès 2021. Et également rendre l'outil disponible aux sociétés par le biais du web, c'est en préparation.»
Versions gratuite et payante
En ce qui concerne un potentiel partenariat avec des cantons ou communes, la réponse est claire: «Nous ne sommes pas en discussion avec des entités publiques à ce sujet, ce n'est pas notre but. Nous voulons avant tout faciliter l'entrée en contact entre les acteurs concernés par des chantiers et permettre les discussions et les conciliations.»
Concrètement, l’application propose des filtres précis, un ciblage et des alertes en temps réel sans déroger à la loi sur la protection des données. «Cela concerne donc par exemple les propriétaires, les avocat spécialisés dans l’immobilier ou encore les courtiers. Immotep permet aussi d'évaluer les opportunités de développement ou de se renseigner sur une zone.»
La version gratuite permet de découvrir un certain nombre d’informations utiles et la version payante offre l’accès complet ainsi que la possibilité de créer des zones de surveillance. L’application est disponible dès maintenant gratuitement avec possibilité de souscrire à un abonnement payant à partir de 5,40 francs par mois sur iOS et Android. Deux services de ce style existent déjà, dont PilierPublic basé dans le canton de Vaud, et Faoalerte, à Genève.