Il y a quelques années, Emmanuel Kellner, 32 ans, doctorant en système d’information à l’Institute of Information Service Science (Unige), s’apprête à quitter la Suisse pour un master de six mois à l’Université de Tsinghua en Chine quand l’une de ses collègues étudiantes, originaire de l’Empire du Milieu, lui affirme: «J’ai parfois l’impression que la pollution à Genève est plus importante que dans les grandes villes de mon pays.»

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En cherchant à vérifier, le doctorant s’aperçoit qu’il n’existe que quatre stations fixes de mesure de la pollution à Genève. Bien trop peu. Il décide alors de créer avec Julieta Arancio, une étudiante originaire de Buenos Aires, l’association LogAir dans le but de mesurer les particules fines présentes dans l’air. «La pollution provoque un décès sur sept en Suisse, rappelle Emmanuel Kellner. Or, les particules fines sont invisibles et nous avons tendance à ignorer ce que l’on ne voit pas. C’est pourquoi, la récolte de données est primordiale. Elle permet d’aider à la prise de décision.»

Qu’il s’agisse de choisir le meilleur moment pour aller courir ou pour soutenir des décisions politiques. Pendant son séjour chinois, l’étudiant développe ses premiers boîtiers mobiles de mesure de la pollution. Ceux-ci récoltent des données chaque seconde qui sont envoyées à un serveur via un téléphone portable. A son retour, il obtient le soutien de la ville de Genève, lance une opération de crowdfunding et bénéficie du travail de 25 étudiants en bachelor pour développer son projet.

Aujourd’hui, son objectif est de fixer ses boîtiers sur des vélos en libre-service et sur ceux de particuliers intéressés à récolter le plus de données possible, pour réaliser un mapping précis. Emmanuel Kellner n’exclut pas de lancer une structure entrepreneuriale parallèle à l’association pour accélérer encore le développement de son système.