Le centre commercial et de loisirs de La Praille, à Genève, a retrouvé son rythme d’avant la pandémie. L’annonce d’un retour en grâce du commerce de détail? «Oui, très certainement, se réjouit Jérôme Borfiga, son directeur. Après des baisses de volume d’affaires importantes suite aux restrictions d’accès aux commerces pendant deux ans, nous allons dépasser le niveau de 2019, qui était une très belle année.» Les habitudes ont néanmoins changé. Les clients viennent moins souvent mais ils achètent plus lors de leurs visites. «Ils apprécient de pouvoir toucher les produits, essayer des habits, bénéficier de conseils. Si les enseignes de sport et de santé ont très bien marché pendant la pandémie, ce sont la mode et l’alimentation qui repartent très fort aujourd’hui. Le seul secteur qui souffre un peu est l’électronique; on sent que les gens se concentrent sur les produits de première nécessité.»
Il faut dire que les hausses des primes d’assurance maladie, l’inflation et l’augmentation des prix de l’électricité douchent un peu l’enthousiasme des consommateurs. Au bout du lac, la tentation de passer la frontière pour ses achats reste donc vive. «Notre meilleur atout pour résister à ce tourisme d’achat est l’excellente alchimie que nous proposons à La Praille entre commerces et loisirs. C’est un véritable lieu de vie que les clients apprécient.» D’ailleurs, l’explosion du commerce en ligne pendant la pandémie ne s’est pas confirmée. «C’est une grande satisfaction pour nous, reconnaît Jérôme Borfiga. Aujourd’hui, la croissance du commerce en ligne ne dépasse pas 1% et les Suisses ne consomment que 3 à 4% de leurs achats sur le Net à l’étranger. Les considérations écologiques et les retours de colis payants ont accéléré la prise de conscience et c’est très bien», conclut le directeur.
Gérée par Wincasa, le centre commercial accueille soixante-huit enseignes qui réalisent entre 170 et 185 millions de chiffre d’affaires par an et attirent 4 à 5 millions de clients.