Plus de 57 millions de tonnes de terre d’excavation et de percement sont évacuées chaque année en Suisse par camion, avec la pollution et le bruit que cela engendre. La plateforme TerrraTerrre, née fin février, veut remédier à ce tourisme de terre utile. «Certains chantiers sont distants de quelques kilomètres. En coordonnant l’offre et la demande de terre de remblai ou végétale, on peut économiser du CO2 et de l’argent. Le géoréférencement des chantiers et le partage partiel des plannings, sur notre plateforme, permettent de raccourcir le chemin des camions», souligne Jan Forster, architecte paysagiste à l’origine du projet.
La qualité des sols est aussi un enjeu sur lequel -TerrraTerrre travaille, avec l’agro-pédologue Yannick Poyat: «On est le Tinder ou l’Anibis de la terre, mais sans avoir de responsabilité sur la nature précise du déblai. Nous recherchons des fonds pour mieux intégrer à notre plateforme la question de l’analyse du sol. Celle-ci existe mais pas dans le détail.»
Le concept se déploiera au printemps, avec les chantiers. En Suisse alémanique, la bourse de terre TopSoil est une ressource entrée dans les habitudes. En Suisse romande, elle peine à faire son chemin. Un projet vaudois n’a pas convaincu, tandis que dans le Jura la bourse aux matériaux minéraux de chantier (Bamm) affiche peu d’offre et de demande. Une jolie idée à suivre.
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