Basée à St-Prex, la start-up Lagosta est active dans un domaine peu commun. Ces deux cofondateurs Christophe Maier et Sébastien Ferraz se sont pris de passion pour la langouste royale de Méditerranée. Au départ, leur idée consistait à élever ces crustacés en captivité pour réduire la pression de la pêche sur l'espèce. Le développement du projet a amené une surprise de taille: la croissance de ces animaux dans le système mis en place s’est révélée six fois supérieure à celle en milieu naturel, d’où la génération d'un grand nombre de mues dans les bassins.
En effet, lorsqu'elles grandissent, les langoustes changent de carapace. «Les mues sont essentiellement constituées de chitine, dont dérive un polymère naturel: le chitosan, explique le responsable du développement Matthew Hall. Ce dernier est utilisé pour ses multiples propriétés dans l'agriculture et dans le monde médical, mais encore peu dans le biotech et la pharma, malgré un grand nombre de publications sur ses utilisations possibles pour la santé humaine.»
La société, qui compte 4 collaborateurs, a mis au point une plateforme technologique d'élevage permettant de garantir un chitosan de haute qualité, traçable et reproductible. Elle vient de signer un accord de distribution avec Merck Life Sciences et prépare actuellement une levée de fonds de 5 millions de francs dans le but d’augmenter ses capacités de production. Les applications possibles sont nombreuses: elles vont de l’oncologie à la vaccination en passant par l’inhalation, la cicatrisation ou les pansements internes.