«Un bond incroyable et injustifié.» C’est ainsi que Nicolas Leuba qualifie la brutale augmentation des taux d’intérêt des leasings pour l’achat de voitures d’occasion. «Les sociétés de financement ont saisi l’opportunité de la hausse du taux directeur par la BNS pour faire du rattrapage et durcir le marché. Dans le même temps, les importateurs en profitent pour booster les ventes de voitures neuves en offrant des taux nettement plus bas», constate le président de la section vaudoise de l’Union professionnelle suisse de l’automobile (UPSA).
>> Lire aussi: https://www.pme.ch/business/2023/05/29/le-secteur-automobile-doit-se-preparer-a-un-tsunami-technologique-605564https://www.pme.ch/business/2023/05/29/le-secteur-automobile-doit-se-preparer-a-un-tsunami-technologique-605564
Les chiffres sont en effet éloquents. «Alors que ces dix dernières années, les taux sont restés stables entre 4,9 et 5,3%, ils ont soudain pris l’ascenseur au début de l’été. En quatre mois, ils ont pratiquement doublé, flirtant bientôt avec les 10%», détaille Joël Rappaz, propriétaire du garage Jospeed à Evionnaz (VS). Concrètement, pour un emprunt de 22 000 francs en moyenne, ses clients paient à ce jour 110 francs d’intérêt par mois. Soit 5280 francs pour un contrat d’une durée de 48 mois.
«Les taux d’intérêt appliqués s’orientent, outre les paramètres spécifiques au client, sur l’évolution du marché et des taux d’intérêt en général. Si ces paramètres ou d’autres changent dans une perspective globale continue, cela peut entraîner une adaptation des frais d’intérêt», nous a fait savoir l’un des acteurs principaux du marché, BANK-now, ex-entité du Credit Suisse passée dans le giron d’UBS après l’absorption de la défunte banque aux deux voiles. «S’il est encore prématuré d’estimer son impact sur les ventes, cette hausse ferme l’accès à bon nombre de crédits, les conditions d’acceptation s’étant mécaniquement durcies», regrette Joël Rappaz.
--- Plus d'infos ---
Des taux au plafond
Ces dix dernières années, les taux des leasings sur les voitures d’occasion sont restés stables, entre 4,9 et 5,3%. En quatre mois, ils ont presque doublé et flirtent désormais avec les 10%.