La nouvelle a provoqué un certain émoi dans le Valais central. Faute de relève et d’avenir, la boulangerie Crettenand, à Leytron, réputée dans toute la région, fermera définitivement ses portes le 30 novembre, mettant ainsi un terme à une histoire familiale écrite par trois générations depuis 1920. Ces deux dernières décennies, plus de la moitié des professionnels du secteur possédant un commerce ont rendu leur tablier en Valais.

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Une érosion qui n’épargne aucun canton romand. Entre 2001 et fin 2022, le nombre de membres affiliés a en effet passé de 676 à 398 dans cette région. «Ce qui ne veut pas dire que 278 commerces n’existent plus. Un certain nombre d’entre eux ont été rachetés par de grands groupes, ce qui diminue le nombre de référents. Parfois, un seul membre représente cinq établissements», tempère Didier Ecoffey, le président de l’association, invoquant une multitude de causes pour expliquer ce mouvement de recul: «Les habitudes alimentaires ont changé et cette évolution s’est encore accélérée depuis le covid. Celles et ceux qui ne les ont pas anticipées n’ont pas les moyens d’investir pour rattraper leur retard et concurrencer les grands groupes, qui livrent toujours plus loin et le meilleur marché possible et proposent une offre globale dans leurs établissements, mélange de boulangerie, de tea-room et de restaurant.»

Les grandes surfaces représentent également une concurrence féroce selon le Fribourgeois. «Elles ont compris que le pain était un produit d’appel et la tendance est de créer leur propre boulangerie intra-muros.» Une façon de déclarer la guerre du pain qui n’a pas fini de faire des victimes parmi les indépendants.

De 116 à 56

Ces deux dernières décennies, plus de la moitié des boulangers indépendants ont fermé en Valais selon les statistiques de l’Association romande des artisans boulangers, pâtissiers et confiseurs, passant de 116 à 56.