Fondé en 2007 à l’EPFL, Frontiers, devenu l’un des trois éditeurs scientifiques les plus cités dans le monde, se voit contraint de réduire la voilure. La société a communiqué à ses collaborateurs un plan de réduction des effectifs d’environ 600 personnes dans 23 pays, dont environ 70 en Suisse. Le nombre exact sera connu à la fin d’un processus de consultation auprès de comités locaux de représentation. «Notre activité en 2023 a été inférieure aux prévisions, en partie à cause de la contraction du marché de l’édition scientifique», explique la porte-parole Anastasia Long.
Parallèlement, tous les éditeurs ont connu une forte augmentation des articles frauduleux. L’entreprise a dû réagir en vérifiant ses processus éditoriaux et en renforçant ses contrôles de qualité, notamment grâce à de nouveaux procédés basés sur l’IA, ce qui a entraîné une réorganisation majeure des effectifs. La réduction annoncée concerne les employés de tous les départements, y compris l’édition, la technologie, le marketing, les ressources humaines et les opérations. Objectif: former des équipes «multi-expertes efficaces dotées de la technologie de l’IA», afin de continuer à fournir des services de publication adaptés à plus de 2000 communautés académiques.
Pour rappel, Frontiers s’est développé avec l’objectif de remplacer les éditeurs de revues scientifiques en généralisant le principe du libre accès. Elle est payée par les auteurs eux-mêmes, en d’autres termes par les universités et les instituts qui les emploient. L’entreprise dénombrait l’année dernière près de 2400 collaborateurs de plus de 80 nationalités différentes, dont 350 employés sur l’Arc lémanique. Elle compte des bureaux à Lausanne, mais aussi à Londres, à Madrid, à Cracovie, aux Etats-Unis et en Chine. Pour développer sa plateforme, l’une des plus avancées du secteur, elle s’appuyait sur près de 500 informaticiens.
>> A lire le portrait de la fondatrice de Frontiers Kamila Markram