«Notre dispositif est comme un compagnon. Il prend des mesures de pression artérielle dans la vie de tous les jours. C’est moins stressant et contraignant que de le faire avec un brassard dans un cabinet médical. Si les mesures sont élevées, on peut alors consulter un médecin.» Voilà comment Mattia Bertschi, CEO de la start-up neuchâteloise Aktiia, décrit le bracelet de mesure de la pression artérielle mis au point par sa société.
Fondée en 2018, cette dernière vient de lever 27 millions de francs. Parmi les investisseurs se trouve Khosla Ventures, société de capital-risque fondée par Vinod Khosla, cofondateur de la firme Sun Microsystems et légende de la Silicon Valley. «C’était une excellente surprise qu’il s’intéresse à nous!», s’exclame Mattia Bertschi.
A noter qu'Aktiia a également annoncé aujourd'hui que le conseil d’administration de la société sera désormais présidé par une autre personnalité de la Silicon Valley: le Bâlois Daniel Graf, ex-cadre d'Uber et ancien dirigeant de Google, chargé du développement de Google Maps.
70 000 unités vendues en Europe
Le système d’Aktiia a été développé au CSEM (qui en détient toujours le brevet), avant d’être distribué par la start-up, qui emploie aujourd’hui 45 collaborateurs. C’est le premier dispositif certifié et disponible sur le marché à prendre des mesures de pression artérielle 24/7 directement par le biais d’un bracelet porté au poignet.
Commercialisé depuis 2021, il a reçu le label de sécurité européen «CE». C’est également le cas du système de la start-up lausannoise Biospectal, développé à partir de la même technologie au CSEM, qui souhaite démocratiser le suivi de l'hypertension par le biais d’une mesure au bout du doigt sur la caméra d’un smartphone.
Aktiia vend son produit dans 7 pays européens. En Suisse, le prix du bracelet s’élève à 240 francs. Au total, la start-up a vendu près de 70 000 unités. Cette levée de fonds devrait lui permettre de se développer sur le marché américain. Pour rappel, 1,3 milliard d'individus sont touchés par l’hypertension dans le monde, soit près d’un adulte sur trois. La moitié des personnes concernées ignorent leur maladie.
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