Grégoire Furrer, fondateur du festival d’humour Montreux Comedy, jongle avec un emploi du temps chargé ces jours-ci. Du 13 au 23 novembre se tient la 35e édition de la manifestation.
Par ailleurs, il vient de signer un partenariat avec le Festival de la francophonie et poursuit le développement international de ses activités: il possède à présent cinq festivals répartis sur trois continents. En juin, il a notamment lancé un festival à Nice avec l’humoriste Gad Elmaleh. Enfin, il a reçu en octobre une médaille de la Reconnaissance de la commune de Montreux, ville qui l’a vu grandir. «Nous sommes devenus une marque francophone mondiale, résume-t-il. Nous sommes ancrés en Suisse romande, mais de par notre rayonnement, nous sommes surdimensionnés par rapport à l’écosystème local.»
Un succès au-delà des frontières suisses
Désormais, le festival, qui vise un chiffre d’affaires de 15 millions de francs cette année, compte nettement plus de spectateurs à l’étranger: sur ses 7 millions d’abonnés sur les réseaux sociaux, environ 60% sont basés en France, 20% au Maghreb et en Afrique, 12% en Belgique et 8% en Suisse.
Compte tenu de la taille restreinte du marché romand, il n’est pas surprenant que l’essentiel de la croissance se fasse en dehors des frontières helvétiques francophones. «Ce qui rend notre activité assez complexe, c’est que nous sommes obligés de disposer de filiales dans les différentes régions où nous sommes présents», poursuit-il. En effet, les villes de Montreux ou de Lille, par exemple, verraient logiquement d’un mauvais œil que leurs subventions partent alimenter d’autres bourses.
Aujourd’hui, le festival compte quatre sources de revenus: la billetterie représente la moitié des recettes, le sponsoring et les collectivités publiques un quart et la monétisation des contenus le quart restant. Dans les années à venir, avec un tel ancrage local, le principal challenge consistera à convaincre de gros partenaires, comme Netflix, de la pertinence d’investir dans l’humour.