Les femmes représentent près de la moitié des effectifs salariés en Suisse romande. Et pourtant, dès qu'on gravit les échelons, elles ne représentent plus que 32,6% des fonctions de direction, un chiffre qui tombe à 20% pour les plus grandes entreprises suisse - entre 2,5% et 6% des CEO selon les données 2023. Un plafond de verre qui peine à se briser, près de 30 ans après l'inscription de l'égalité entre hommes et femmes dans la Constitution suisse, plaçant le pays au 20e rang en la matière selon le classement international du World Economic Forum.

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Fort de ce constat, Artemia Executive, cabinet de recrutement spécialisé sur les questions de genre et de diversité fondé en 2018, a lancé le premier baromètre de la mixité dans le recrutement des cadres en Suisse romande. Les données reposent sur les réponses fournies par les responsables RH d'entreprises totalisant 55 643 employées et employés (soit 8,1% des personnes salariées en Suisse romande), ainsi que sur celles de 168 hommes et femmes ayant participé à des recrutements pour des postes d'encadrement supérieur entre 2021 er 2023. Présenté par Eglantine Jamet, cofondatrice d'Artemia Executive, et Claire Guiraud, Senior Manager, lors de la Matinale de PME organisée le 3 décembre à Neuchâtel, le baromètre permet de mettre en lumière cette problématique.

Quelques chiffres

Côté employeurs

  • Si la mixité est un enjeu perçu comme stratégique par les employeurs romands, notamment pour répondre à la pénurie de talents qualifiés, seul un employeur interrogé sur 5 a défini des objectifs précis chiffrés. 
  • Parmi les pratiques de recrutement mises en place afin d'inciter plus de femmes à postuler, 9 employeurs sur 10 citent la recherche active de candidatures de femmes - sans pour autant qu'une réelle stratégie ne soit précisée; la moitié des employeurs veille à des panels d'interviewers mixtes; 3 employeurs sur 4 affirment prêter attention à leurs annonces de recrutement. En revanche, la formation sur les bais n'est que peu cité (un employeur sur 8).
  • L'implication des employeurs est aussi un critère dans le choix pour rejoindre ou quitter un employeur pour plus d'une femme sur 2 (55,7%) et plus de 2 hommes sur 3 (43,3%). 9,4% de femmes citent l'absence de mixité comme une raison pour quitter l'employeur.

Côté candidats et candidates

  • Deux tiers des personnes ayant passé un entretien d'embauche décrivent l'employeur pour lequel elles postulaient comme «moyennement», «peu» ou «pas du tout» impliqué dans la mixité. Les perceptions varient toutefois entre hommes et femmes: les femmes considèrent moins souvent les employeurs comme très impliqués (28,3%) que les hommes (40%).
  • La grande majorité des candidats et candidates expriment néanmoins globalement un sentiment positif ou très positif vis-à-vis des processus de recrutement: 82% disent avoir eu le sentiment - «toujours» ou «généralement» - d'avoir été écoutés ou considérés, mais davantage de femmes que d'hommes rapportent une expérience négative ou très négative.
  • Deux femmes sur trois (68,9%) disent avoir déjà vécu une expérience négative au cours du processus de recrutement, contre moins d'un homme sur deux (43,3%). Deux candidates sur 3 indiquent avoir déjà entendu des propos questionnant leurs compétences ou leur place au travail. 21,7% des candidates, soit un peu plus de 1 sur 5, rapporte avoir entendu des remarques sur son apparence physique.