En novembre dernier, la SNCF annonçait une réorganisation majeure: la fin de Fret SNCF au 1er janvier, remplacé par deux nouvelles entités, Hexafret et Technis. La première se consacrera au transport de marchandises et la seconde prendra en charge la maintenance des locomotives.
Mais ce choix de nom crée une controverse. Comme le rapporte BFM Business, Technis est déjà une marque déposée depuis 2022 par la société lausannoise éponyme fondée il y a huit ans et active dans la digitalisation des espaces physiques, ainsi que dans la gestion des flux. Ironie de la situation, elle collabore étroitement avec la SNCF, lui fournissant notamment des solutions de gestion des flux dans ses gares et de taux d’occupation pour ses bureaux. Wiktor Bourée, fondateur et CEO de Technis, a découvert ce choix avec stupeur début novembre. «Je reçois des alertes Google avec le mot-clé «Technis» qui ne concernent pas mon entreprise. Puis des clients me contactent, on n’a pas compris», explique-t-il à BFM Business.
La société vaudoise a rapidement mobilisé ses avocats, constatant que la SNCF avait déposé «Technis» auprès de l’INPI, l’organisme français officiel de dépôt des marques, dans la classe des technologies innovantes. Malgré des échanges avec la SNCF, aucune solution acceptable n’a été trouvée. Cette situation nuit déjà à l’entreprise suisse: référencement en baisse, confusion auprès des clients et «bruit négatif» associé à l’actualité de Fret SNCF. Pour Technis, l’enjeu est clair: protéger sa marque contre une situation inédite où une grande entreprise reprend le nom de l’un de ses fournisseurs. Le bras de fer se poursuit, avec un impact qui pourrait encore s’aggraver ces prochains mois lorsque le Technis de la SNCF sera opérationnel.