Sa date: succès mondial
Commercialisé en 1990, Juicy Salif et son look d’ovni font très vite le buzz. Le presse-agrume entre dans la collection permanente de plusieurs musées dont celle du MoMA de New York. Il rejoint ainsi le catalogue Alessi des pièces de design devenues iconiques, telle que la fameuse bouilloire 9093 de Michael Graves en 1985.
Son histoire: opération calamar
Attablé dans un restaurant de Capraia Isola, Philippe Starck réfléchit. Alessi vient de lui commander le design d’un plateau. En attendant le citron qui doit accompagner ses calamars, le Français trace sur une serviette en papier des croquis inspirés par les céphalopodes qui grouillent dans son assiette. Il les enverra tels quels à Alberto Alessi, comme un projet de presse-agrume.
Son créateur: Philippe Starck, le «serial designer»
Des motos et des brosses à dents, le yacht hyper luxe de Steve Jobs et un nombre incalculable de chaises. Philippe Starck, 71 ans, c’est le paradigme du designer industriel qui brasse large sans autre objectif que de créer les meilleurs objets pour le plus grand nombre.
Sa définition: esthétique avant d’être pratique
Joli mais peu pratique, l’ustensile essuie la critique dès sa sortie. Philippe Starck assume et fait front. «On ne peut pas dire que c’est un excellent presse-agrume, mais ce n’est pas là sa seule utilisation.» Car pour le designer, Juicy Salif est d’abord une conversation piece, un objet qui doit faire parler avant d’être utile.
Son commanditaire: le patron qui a bon goût
En 1970, Alberto Alessi prend la direction de l’entreprise familiale qui porte son nom. Spécialisé dans la fabrication d’ustensiles de cuisine, Alessi va, à partir de cette date, collaborer massivement avec les architectes et les designers les plus en vue du moment.
Son design: un alien dans la cuisine
Au départ, Juicy Salif aurait donc été inspiré par des calamars. Fabriqué en aluminium poli – il existe aussi une version plaqué or et une autre gris anthracite –, son système d’extraction du jus en forme de goutte lui donne davantage une apparence de fusée, voire, pour coller à ses origines de créature tentaculaire, aux tripodes qui envahissent la Terre dans La Guerre des mondes de H. G. Wells.