Sa créatrice: Coco Chanel
Toute sa vie, Coco Chanel, née Gabrielle Chasnel en 1883, ne cessera de libérer le corps des femmes tout en leur insufflant un style à la fois simple, élégant et androgyne. Du vêtement sportswear ou en jersey au célèbre tailleur en tweed gansé, pour ne citer qu’eux, la créatrice bouleverse les codes de la mode, très loin des standards corsetés de l’époque.
Les détails: la vie de Gabrielle
Le matelassage en losanges surpiqués serait inspiré des vestes des jockeys sur les champs de courses que fréquentait Coco, passionnée d’équitation. La couleur de la doublure était autrefois grenat, comme l’uniforme que portait la jeune Gabrielle à l’orphelinat de l’abbaye d’Aubazine, tandis que la chaîne en métal évoque celle qui ceignait la taille des bonnes sœurs pour y accrocher leurs clés.
Son inspiration: le sac mains libres
La légende veut que «Mademoiselle», agacée d’être encombrée par des sacs traditionnellement portés par les femmes à la main, eût l’idée, en 1929, de s’inspirer des sacoches militaires. Porté en bandoulière et suspendu au bout d’une chaîne devenue mythique, le 2.55 naît le 2 février 1955. La couturière de la rue Cambon crée alors trois modèles: en agneau, en satin de soie et en jersey.
L’objet convoité: chouchou des Asiatiques
Une quinzaine d’heures de travail sont nécessaires à sa confection – chaque composante est coupée et assemblée à la main dans l’un des ateliers de Paris. La division en sept poches de l’original de 1955 a été conservée. En Asie, le 2.55 est si prisé que les Coréennes n’ont pas hésité à braver le coronavirus afin d’acquérir un modèle avant la hausse des prix annoncée.
La renaissance: Karl Lagerfeld
Une décennie après la mort de Coco Chanel, la maison est au bord de la faillite et un certain Karl Lagerfeld est appelé la rescousse. Le «Kaiser» renforcera l’ADN de Chanel et réinterprète en 1988 le 2.55: le Timeless Classic, doté d’un fermoir au double C entrelacé et d’une lanière de cuir tressée dans sa chaîne, est né.
Exposition: hommages artistiques
Le Mobile Art, structure mobile conçue par Zaha Hadid, devait voyager durant deux ans de Hongkong à Paris, mais la crise économique stoppera son élan en 2009. Des artistes tels que Sylvie Fleury ou Wim Delvoye ont eu carte blanche pour sacraliser ou lacérer le sac le plus iconique de la marque.