Son histoire: le canal de Panama
Les origines de ce chapeau en paja toquilla, une paille provenant d’un palmier poussant en Equateur, remontent à 4000 ans avant J.-C. Découvert par les Espagnols au XVIe siècle, il est présenté en 1855 lors de l’Exposition universelle de Paris, où il impressionne par la finesse de sa trame. Durant la construction du canal de Panama, les ouvriers le portent pour se protéger du soleil. Theodore Roosevelt en fera de même lors d’une visite du chantier, ce qui contribuera à populariser le Panama hat.
Ses déclinaisons: Roland-Garros
Le panama est depuis longtemps un chapeau emblématique de Roland-Garros. On trouve sur la boutique en ligne du tournoi des modèles fabriqués en Equateur avec ruban rayé beige, marine ou terre battue. Lacoste propose une version en palmier véritable, munie d’un ruban marine et fabriquée en France. Partenaire historique de l’événement parisien, la marque au crocodile, cofondée par le joueur de tennis René Lacoste, propose également d’autres accessoires et polos estampillés Roland-Garros.
Son style: confectionné à la main
Le panama ne s’est jamais vraiment démodé. Traditionnellement, il est blanc ou de couleur ivoire, avec un ruban noir. Il est entièrement confectionné à la main à partir de fibres naturelles. Au XXe siècle, la société italienne Borsalino s’est spécialisée dans la réalisation et la vente de panamas. Elle est aujourd’hui la marque la plus souvent associée à ce produit.
Ses rivaux: Borsalino et Stetson
Parmi les autres marques de chapeaux iconiques, les plus connues sont sans doute Borsalino et Stetson. Le premier est un chapeau de luxe fendu en feutre mou. Orné d’un ruban, il peut se décliner en plusieurs versions et peut se porter relevé ou tombant à l’avant. D’origine américaine, le second est un type de chapeau de cow-boy, souvent en feutre, avec des bords très larges pour mieux protéger du soleil. Il a été popularisé par Buffalo Bill.
Sa fabrication: fibres séchées au soleil
En raison de sa matière première, les Equatoriens préfèrent parler de sombrero de paja toquilla plutôt que de panama. Après la récolte, la palme est divisée en fibres fines qui sont ensuite traitées. A Montecristi, village d’Equateur ayant donné son nom au panama Montecristi, la fibre est séchée au soleil, puis blanchie à la fumée de soufre. Dans la ville équatorienne de Cuenca, elle est bouillie pour éliminer la chlorophylle. Les artisans peuvent alors procéder au tissage, qui peut durer plusieurs mois.
Ses ambassadeurs: acteurs et têtes couronnées
Plusieurs célébrités, comme le prince Philip, ont arboré un panama. Chaque année, on ne les compte plus sur les gradins de Roland-Garros. Robert Redford l’a intronisé dans Gatsby le Magnifique, de même qu’avant lui Humphrey Bogart, Paul Newman ou Gary Cooper. Les femmes s’y sont aussi mises. On a pu l’observer ces dernières années couvrant la tête de Meryl Streep, à Cannes, de Jessica Alba ou de Diane Kruger, pour ne citer qu’elles.