Vous avez pris vos fonctions de CEO en septembre 2020, en pleine crise sanitaire. Comment avez-vous traversé ces derniers mois?

Le plus difficile a été de s'adapter aux défis liés au Covid-19, mais aussi de voir cette période comme une opportunité de créer des choses plus rapidement pour maintenir la dynamique. Cela est lié à la gestion d'une équipe, l'engagement avec des entreprises et des start-up qui traversent les mêmes difficultés simultanément. La plus réjouissante des expériences a été de constater que notre travail est encore plus important qu'auparavant - la numérisation s'est accélérée, de même que d'autres projets d'innovation. L'année dernière a été l'une de nos meilleures années et je suis très fière d'avoir pu accomplir cela avec une équipe incroyable dès mes premiers mois en tant que CEO, avec le soutien des membres de notre conseil d’administration et d'autres personnes.

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En tant que femme, pensez-vous diriger différemment d’un homme?

Je n’aime pas trop catégoriser les femmes en tant que leaders, cependant je pense que c'est un sujet très important à évoquer en Suisse. La diversité devrait, selon moi, être mise en œuvre non seulement en lien avec le genre, mais aussi la nationalité, l'ethnicité et bien plus encore. Il est important de montrer l'exemple dans ce domaine. Nous n'avons peut-être pas un système parfait, mais ce sont les petits pas qui font la différence. L'inclusion et la diversité vont permettre de créer un environnement de travail et un modèle d'entreprise plus performants, car ils sont le reflet fidèle du monde réel. Par exemple, je suis très fière que 50% des membres de notre conseil d’administration soient désormais des femmes, et des femmes très influentes.

Que pensez-vous de la place des femmes dans le monde du travail suisse aujourd'hui?

Je pense que les conditions restent encore plus difficiles pour les femmes que pour les hommes dans le monde du travail en Suisse et j'espère que cela pourra bientôt changer. Je suis fière d'être l'une de ces femmes dirigeantes, mais il est également important de préciser que je ne suis pas CEO parce que je suis une femme. Je suis CEO parce que j'ai aidé à construire une entreprise au cours des cinq dernières années, avec des résultats et un impact important dans l'écosystème de l'innovation. Je crois fermement que ce sont les actions et les résultats qui peuvent parler pour vous, et non votre titre ou votre genre.

Vous vivez à Lausanne et travaillez à Zurich. Pensez-vous qu'il existe des différences professionnelles entre la Suisse romande et la Suisse alémanique ?

D'après mon expérience de vie et de travail dans chacune des deux parties, il s'agit plutôt de différences culturelles. En Suisse allemande, tout est très précis, efficace et organisé de telle sorte à pouvoir prospérer et engager beaucoup d'acteurs de l'écosystème en peu de temps. Dans la partie francophone, il y a un véritable décalage culturel sur le lieu de travail qui se traduit par une approche créative différente des priorités. Je pense que si nous prenions le meilleur de la Suisse romande et de la Suisse alémanique, nous aurions la méthode de travail la plus efficace. Cela dit, il est fascinant de voir comment la Suisse réussit à s'engager avec toutes les communautés, de tant de manières différentes.

Y a-t-il de grandes différence entre la Suisse et les Etats-Unis en ce qui concerne les start-up?

Je crois que les start-up sont des start-up et que cette différence n'est pas basée sur l’endroit où elles se situent. Ce qui peut être différent, c'est la maturité de l'écosystème, y compris le soutien aux start-up, les réseaux d'investisseurs, la taille du marché et les possibilités de gagner en traction avec des clients potentiels. Globalement, la Suisse a été plus conservatrice, mais elle est restée plus stable économiquement et politiquement. C'est formidable de voir des start-up comme celles de nos alumni Veezoo, UPTO, Inyova, Apiax, Planted, AAACell réussir réellement et se développer dans l'écosystème.


Kickstart Innovation en chiffres

  • 200 start-up issues de plus de 40 pays
  • 100 sociétés et institutions, notamment Axa, La Mobilière, l'EPFL, le Canton de Vaud, Impact Hub Lausanne, la Fondation MAVA et Nespresso.
  • 850 millions de francs levés depuis 2016 par les alumnis.