«Je n’ai jamais été un excellent développeur. Je ne suis pas attiré par la technique pure; ce qui m’intéresse, c’est ce que le programme peut réaliser. Je suis né en 1973 dans le Jura français, puis j’ai suivi des études d’ingénieur en mathématiques appliquées à l’Université de Franche-Comté. Depuis, j’ai toujours travaillé dans l’informatique: pour la Deutsche Bank et JP Morgan à Londres et à Genève, et enfin dans une petite entreprise de marketing en Haute-Savoie. C’est après cette dernière expérience que j’ai rejoint Freddy Mallet et Simon Brandhof. Les deux travaillaient déjà ensemble pour Hortis à Genève – une entreprise de consulting informatique – et avaient posé les premières briques de ce qui allait devenir SonarSource.
Nous proposons des solutions aux développeurs pour optimiser la qualité de leur code. Les outils que nous proposons – SonarQube, SonarLint et SonarCloud – permettent ensemble de couvrir quasiment tous les aspects du développement d’un programme, des premières lignes de code à sa maintenance, en passant par les questions de cybersécurité. Dès le début, nous avons choisi de rendre nos logiciels ouverts à tous, via l’open source. On nous disait alors qu’il serait impossible de développer un business digne de ce nom de cette manière. Mais aujourd’hui, nous sommes fiers de compter presque 300 000 clients, dont Air France, Audi, BNP Paribas, Carrefour, DHL, la Confédération ou le Département de la sécurité intérieure des Etats-Unis.
Le logiciel libre était pour nous une évidence! C’est pour nous la norme, mais aussi une façon de rendre quelque chose à notre communauté. Au-delà du choix philosophique, l’open source nous était bénéfique pour deux raisons: quand nous n’avions pas encore de budget marketing, ouvrir au plus grand nombre pour utiliser et tester notre outil a permis de créer une grande communauté d’utilisateurs, la meilleure publicité possible. Plus tard, nous avons aussi compris que l’open source rendait moins hésitantes certaines grosses entreprises, pour qui travailler avec une petite structure représente un risque. Avec un outil ouvert, elles ont l’assurance qu’elles pourront sans problème reprendre le processus.
Dès 2009, nous avons commencé à développer une offre commerciale: comme pour de nombreux logiciels gratuits, l’offre payante s’active pour certains usages spécifiques. Cependant, 80% de ce que nous faisons reste open source. Aujourd’hui, les deux cofondateurs ont quitté SonarSource, mais de mon côté je suis toujours enthousiasmé par la valeur de ce que nous développons. Et SonarSource fonctionne extrêmement bien! Nous avons été approchés deux fois pour un rachat, mais nous avons toujours refusé. Nous sommes maintenant 260 à travailler ensemble, entre la Suisse, la France, l’Allemagne et les Etats-Unis, alors je veux continuer à faire croître mon entreprise pour avoir un impact positif maximal sur l’ensemble du monde du développement.»
SonarSource en chiffres
- 45 millions Le montant en dollars investi en 2016 dans SonarSource par Insight Venture Partners, une firme américaine spécialisée dans le soutien d’entreprises technologiques en phase de croissance.
- 100 millions En francs, le chiffre d’affaires annuel 2020 de SonarSource, montant qui progresse d’environ 50% par année.
- + 295 000 Le nombre total d’utilisateurs, dont plus de 14 000 ont souscrit des options payantes. Parmi ces dernières, on retrouve de grands noms comme Air France, Audi, BNP Paribas, Carrefour, Canon et DHL.