«Ma vie professionnelle était tracée. Je me vois encore traîner dans le garage de mon oncle après l’école. Cette passion du travail manuel, de la mécanique et des belles carrosseries ne m’a jamais quitté. Mon oncle a fait carrière dans les soins médicaux. Mon grand-père a fondé la première compagnie d’ambulances-taxis de la région de Saanen (BE). Un service de transport médicalisé pour les touristes malchanceux sur les pistes de ski.
Dans les plus belles années, nous avons eu jusqu’à sept ambulances. Mon père conduisait. Mon oncle réparait les véhicules et gérait l’entreprise d’ambulances. Ma grand-mère répondait aux urgences. Je crois qu’elle a passé sa vie au téléphone. On avait une belle réputation dans l’Oberland bernois. Alors quand j’ai dû choisir un métier, j’ai voulu reprendre l’entreprise familiale pour allier les soins à la mécanique. Vers 15 ou 16 ans, je me lance donc dans une formation d’infirmier. Puis je me fais engager comme aide-infirmier à Château-d’Œx pour apprendre le français. En 1998, j’intègre l’hôpital cantonal de Fribourg avec l’objectif de suivre la formation d’anesthésiste. Mais les places sont chères.
Les drapeaux m’appellent. J’ai l’occasion de faire mon service militaire en tant qu’infirmier d’urgence à l’hôpital de Walenstadt, près de Coire. A 23 ans, enfin, je commence la formation d’anesthésiste à l’hôpital de Thoune. Je travaille comme un fou pour devenir, à 25 ans, l’un des plus jeunes infirmiers anesthésistes de Suisse. Mais j’ai oublié de parler d’un élément crucial dans mon parcours. Revenons donc quelques années en arrière. Vers l’âge de 17 ans, je rencontre Sandra Schranz. On ne se quittera plus.
Ses arrière-grands-parents ont fondé la mercerie Röthlisberger en 1935. Pendant mes études d’infirmier, elle étudie dans une école de commerce tout en aidant ses grands-parents dans l’entreprise. Mais un jour, à l’âge de 68 ans, ils lui annoncent vouloir vendre pour profiter de leur retraite. Sandra, qui n’a que 18 ans, ne veut pas céder l’entreprise. Pendant deux ans, elle se forme avec ses grands-parents. Le métier rentre très vite. A 22 ans, elle rachète l’entreprise et l’immeuble. Quant à moi, je travaille à 100% à l’hôpital tout en lui donnant un coup de main. Nous avons alors une vie professionnelle comblée. Sauf que mon désir d’enfants est trop fort.
Au fil du temps, je commençais à m’impliquer de plus en plus dans Röthlisberger. Les architectes m’appelaient sur mon portable à l’hôpital. Cette double vie devenait infernale. J’ai d’abord réduit mon taux d’activité. Puis, en 2006, j’ai définitivement quitté le médical pour Röthlisberger. Salomé et Florian, nos deux enfants, ont aujourd’hui 11 et 13 ans. Et avec Sandra, nous sommes parvenus à complètement transformer l’entreprise familiale avec des services entièrement orientés sur les besoins de nos clients. J’ai aimé mon métier d’anesthésiste, mais je ne regrette pas de l’avoir quitté.»
Bio express
- 1935 Ouverture de la mercerie Röthlisberger par les grands-parents de Sandra Schranz.
- 1995 Stefan Ryter rencontre à l’âge de 17 ans Sandra, qui deviendra son épouse et son associée.
- 2006 Il fait le grand saut et abandonne l’hôpital pour se consacrer entièrement à l’entreprise familiale.