L’un des objectifs pour le moins ambitieux de la start-up lausannoise Onward consiste à permettre à des patients atteints de paralysie de marcher à nouveau, ceci grâce à des implants basés sur la stimulation électrique de la moelle épinière. Fondée en 2014 par Jocelyne Bloch, neurochirurgienne au CHUV, ainsi que par Grégoire Courtine, Joachim von Zitzewitz et Vincent Delattre, tous trois neuroscientifiques à l’EPFL, elle s’apprête à commercialiser ses premiers dispositifs dès l’année prochaine. 

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«A terme, au-delà des lésions de la moelle épinière, nous allons pouvoir traiter une large gamme de pathologies allant des accidents cardiovasculaires à la maladie de Parkinson, se réjouit le CEO Dave Marver. Au niveau mondial, le marché potentiel s’élève à 100 milliards de francs.»

A l’heure actuelle, la société, qui emploie 80 personnes entre Lausanne et Eindhoven (Pays-Bas), propose deux types de produits. Les premiers (lancés sur le marché en 2023) seront destinés à un usage externe pour la réhabilitation des bras et des mains. Conçus pour être insérés directement dans la colonne vertébrale, les implants serviront à traiter les patients plus sévèrement atteints, ainsi que les fonctions nécessitant une stimulation en continu.

Levée de fonds record

«Nous devrons obtenir les autorisations de mise sur le marché délivrées par la FDA (Food and drug administration) aux Etats-Unis et par différents organismes notifiés en Europe», souligne Vincent Delattre, responsable du développement commercial. Dans le futur, d’autres thérapies de neurostimulation devraient permettre d’aider les patients à aller aux toilettes, réguler leur pression artérielle ou restaurer leur fonction sexuelle par exemple.

En avril dernier, la start-up a levé 30 millions de francs avant d’entrer en bourse, en octobre, à Amsterdam et Bruxelles, et de lever la coquette somme de 93 millions de francs supplémentaires, ce qui représente un record européen dans le secteur des medtechs pour une société en phase précoce. «Nous avons choisi ces places financières car elles sont leaders dans les sciences de la vie, relève Dave Marver. Malheureusement, la bourse suisse reste encore très frileuse pour ce qui est des sociétés en phase pré-commerciale.» Parmi les investisseurs, on peut mentionner le groupe d’assurance français Axa ou le réseau européen de sociétés de capital-risque Verve Ventures.

En décembre, de sorte à rester à proximité du CHUV et de l’EPFL, deux institutions avec lesquelles elle continue de collaborer étroitement, Onward a choisi d’implanter son siège lausannois près du Pont Bessières. «L’un des avantages d’être établi en Suisse romande est l’accès direct que cela donne à quelques-uns des meilleurs chercheurs et ingénieurs de la planète», indique Dave Marver, qui a travaillé durant quinze ans pour le spécialiste en technologies médicales Medtronic à Tolochenaz, en particulier en tant que responsable de la division pour le management du rythme cardiaque.

300 brevets acceptés ou en attente

Les prévisions sont donc positives pour la société, d’autant qu’elle ne connaît pas, selon ses responsables, de concurrents directs et dénombre, à l’heure actuelle, 300 brevets d’ores et déjà acceptés ou en attente de validation. «Nous avons soutenu Onward dès le lancement de la société, se souvient Jordi Montserrat, responsable de Venturelab. Dès ses débuts, le projet était très prometteur avec une recherche et une équipe parmi les meilleurs mondiaux. Les résultats cliniques en ce qui concerne la réhabilitation de personnes handicapées sont également excellents, offrant de solides perspectives économiques comme le donnent à penser les dernières levées de fonds.»