En juillet dernier, Anton Poletaev et Sergei Kolobashkin ont transféré leur entreprise, 110 Industries, fondée à Londres, à Tolochenaz (VD), alors que le troisième fondateur, Sergey Kornikhan est basé en Arménie. «Nous ne souhaitons pas être établis aux Etats-Unis ou au Japon pour des raisons logistiques, explique le directeur des opérations, Anton Poletaev. En Europe, la Suisse est le meilleur endroit si l’on considère les partenaires financiers, le climat d’investissement, la qualité de vie et le pool de talents des écoles polytechniques.»

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La société emploie 27 personnes dans ses cinq bureaux autour du globe. Sept sont actuellement établies à Tolochenaz, où les fondateurs cherchent déjà des bureaux plus grands. Au total, 220 développeurs, graphistes, scénaristes, acteurs et cascadeurs travaillent pour la société dans le monde entier. «Nos produits s’apparentent à des projets de film», explique Anton Poletaev.

110 Industries concentre ses activités sur les jeux dits «triple A»: des jeux de haute qualité avec un budget de 20 à 40 millions de dollars, très cinématographiques et avec une jouabilité de dix heures. Les fondateurs ont récolté 42 millions de dollars de capital-risque, 40 à 50 millions supplémentaires devraient suivre l’année prochaine.

Une légende du secteur

Les jeunes Russes ont pu s’attacher les services d’une légende du secteur: Trip Hawkins, fondateur d’Electronic Arts, l’un des plus grands développeurs de jeux du monde. De quoi attirer les grandes marques: Gucci a signé un contrat de partenariat, Maserati un contrat de placement de produits et les négociations avec une grande marque de montres suisses sont à bout touchant.

Des discussions sont en cours avec des groupes de médias mondiaux pour obtenir les droits de jeu sur leurs franchises. L’un des géants japonais de la branche doit devenir co-éditeur afin d’assurer la distribution mondiale. Et des négociations sont aussi en cours avec Microsoft pour des paiements anticipés dans le cadre d’un modèle d’abonnement. Le tout grâce aux relations que le CEO Sergei Kolobashkin a développées lorsqu’il travaillait pour la société de jeux new-yorkaise WestEnd Interactive.

L’entreprise mise sur un chiffre d’affaires de 50 millions de dollars l’année prochaine et de 350 millions d’ici à trois ans où elle devrait alors être introduite en bourse. Anton Poletaev table sur un chiffre d’affaires de 200 à 250 millions par jeu, avec des chiffres noirs dans un an au plus tard. «Un succès suffit amplement pour être rentable.»