Monsieur Berninghaus, le rachat de Selfridges, dont le volume de transaction est estimé à 4,5 milliards d'euros, est désormais achevé. Dans quelle mesure s'agissait-il d'accéder à des biens immobiliers intéressants?

C'est un principe clé de notre partenariat avec le Central Group que de posséder les biens immobiliers pour les sites emblématiques des grands magasins de luxe. Ce n'est qu'ainsi que nous pouvons développer l'activité de manière optimale à long terme. Il était donc important que nous puissions également acquérir la maison principale d'Oxford Street à Londres.

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Il ne s'agissait donc pas uniquement de biens immobiliers attrayants?

Clairement pas. L'activité opérationnelle est au premier plan. Et donc la possibilité de créer la plus grande entreprise de grands magasins de luxe au monde.

Pourquoi le duo Signa/Central s'est-il imposé parmi les différentes offres?

Le groupe Selfridges, propriété de la famille Weston, a toujours été extrêmement orienté sur le long terme. Le «best ownership» était leur principal critère. Et aucun autre enchérisseur n'a pu offrir à Selfridges un foyer stratégique aussi bon.

Avec ces 18 nouveaux magasins, y a-t-il un risque de rachat?

Aucun des magasins n'est un cas de restructuration. Chacun est très rentable et à la pointe de la technologie. Il n'y a donc aucun risque.

Vous dirigez le nouveau groupe en tant que co-président avec Tos Chirathivat de Central Group. Dans quelle mesure les magasins Selfridges sont-ils désormais dirigés depuis Zurich?

Le siège de la holding Signa se trouve à Zurich et c'est donc aussi Signa qui donne le rythme pour le développement stratégique de l'ensemble du groupe. Tos Chirathivatet moi accompagnerons et coacherons étroitement l'entreprise chaque mois au sein du comité exécutif.

Vous voulez maintenant construire une plateforme de luxe dont le chiffre d'affaires devrait, selon les dires, passer de cinq à huit milliards d'euros. Qu'est-ce qui est prévu exactement?

Un chiffre d'affaires de huit milliards d'euros est plutôt un objectif à cinq ans. L'ensemble de notre nouveau groupe réalise déjà plus de 750 millions d'euros de chiffre d'affaires en ligne, ce qui en fait l'une des plus grandes plateformes numériques de luxe au monde. Mais en association avec plus de 40 sites de premier plan en Europe, nous développons maintenant le leader mondial dans le domaine de l'omnichannel de luxe.

Y a-t-il des synergies pour Globus?

Le groupe Selfridges est l'entreprise la plus moderne du monde dans son secteur dans les domaines de l'accès aux marques, de l'innovation, de la durabilité et de la numérisation. Globus peut profiter de ce transfert de connaissances. Les différents pays et groupes continueront d'exister, mais seront regroupés sous une nouvelle holding faîtière.

Le Selfridges Group?

La holding faîtière sera basée à Londres, le nom n'est pas encore défini. Notre titre de travail actuel est «European Luxury Department Store Group».

L’homme d’affaires allemand Klaus-Michael Kühne a récemment augmenté sa participation dans Signa Prime et est désormais le deuxième plus grand actionnaire derrière René Benko. L'accord Selfridges l'a-t-il attiré?

Klaus-Michael Kühne est actionnaire depuis quelques années déjà et a vu comment nous travaillons. Nos projets d'avenir et l'acquisition de l'immeuble du siècle sur Oxford Street étaient certainement aussi des critères. Mais pour lui, nous sommes surtout une «blue chip» dans le secteur immobilier.