La vie est faite d’étapes. Celle de l’entrepreneur n’y échappe pas. Un jour ou l’autre, qu’il le veuille ou non, il devra confier le bébé qu’il a vu naître et grandir à d’autres mains expertes. Or la transmission d’une entreprise est une phase stratégique qui se prépare très en amont, mais qui est trop souvent négligée, faute de temps et d’informations. Pourtant, les PME concernées sont en constante augmentation. Sur les 603 602 entreprises inscrites au Registre du commerce, 91 360 étaient à la recherche d’un successeur en 2021, selon l’étude du cabinet d’analyse économique et de recouvrement Dun & Bradstreet, publiée par le portail PME de la Confédération.

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15% des petites PME concernées

Cette étude souligne également qu’environ 15% des entreprises suisses comptant entre 1 et 49 employés sont concernées par des problèmes de succession et doivent se préparer à des problèmes de transmission.

Certes, pour un entrepreneur, il n’est jamais simple de céder sa PME, et plus particulièrement pour les plus petites entreprises. Le processus est long. Il implique une profonde introspection dans l’histoire de l’entreprise pour déterminer le plus précisément possible les atouts et les limites de celle-ci (taille, position sur le marché, collaborateurs). Mais surtout beaucoup de prospection sur l’état du marché, la stratégie des concurrents, le profil du repreneur ou encore les projets de l’entreprise.

Face à cette montagne de questionnements qui viennent encombrer le cerveau déjà bien plein des entrepreneurs, il y en a un particulièrement important: transmettre, oui, mais combien? Là encore, les chefs d’entreprise manquent de temps, d’outils et d’objectivité. C’est pour leur venir en aide très en amont du processus que cinq entrepreneurs genevois ont conçu une plateforme en ligne simple et gratuite afin d’obtenir une première estimation de la valeur d’une PME. Baptisé Valo, cet outil répond «au besoin d’avoir une première idée de valorisation rapide, très en amont de la démarche de transmission d’entreprise, explique Raphaël Leveau, cofondateur chez Valo et associé chez Berney Associés. En deux temps trois mouvements, le chef d’entreprise a une indication préliminaire de la valeur de sa société. Cette information lui permet de prendre des décisions très en amont de la transmission.»

Mais concrètement? A l’issue d’un court questionnaire pour cerner le profil de l’entreprise et les besoins de son propriétaire, Valo exige simplement quatre chiffres, soit le chiffre d’affaires, le résultat d’exploitation, le montant des liquidités ainsi que les dettes à court et à long terme; l’objectif de la démarche étant principalement de sensibiliser le propriétaire au processus de transmission, en abordant ce qui est souvent la première interrogation du chef d’entreprise: combien? Grâce à une approche de bilan et de rentabilité, l’algorithme de Valo propose une toute première estimation de la valeur.

60 à 100 visites par semaine

«Cela permet au propriétaire de comprendre si sa société vaut 200 000 francs, 2 millions ou plutôt 20 millions, précise Raphaël Leveau. Il s’agit d’une grosse fourchette de valeur qui doit être affinée par des experts. Mais au moins, le propriétaire sait dans quelle catégorie il nage. A l’issue de cette étape, le patron peut accéder à des prestataires très qualifiés dans le domaine fiscal, juridique et financier pour se faire accompagner.»

Inaugurée en janvier 2022 dans toute la Suisse, et en plusieurs langues, Valo enregistre déjà entre 60 et 100 visites par semaine. La plateforme, qui continue à se développer, s’adresse à tous les secteurs et cible principalement les TPE et les PME. Les cinq associés de Valo ne s’en cachent pas: leur objectif à moyen terme est d’«offrir aux utilisateurs et aux prestataires une base de données sur les tendances de la transmission d’entreprise sur le segment des petites entreprises». «Et le rêve, conclut Raphaël Leveau, c’est que Valo soit une plateforme d’échange simple entre acheteurs et vendeurs pour les plus petites structures.»