Au cœur de la vieille ville de Bâle, la «Maison de Noël» de Johann Wanner s’étend sur une surface de 500 m² et emploie jusqu’à 11 personnes d’octobre à décembre. Œil pétillant et sourire discret, l’octogénaire, qui vit aux 4e et 5e étages de sa boutique, commence sa journée de travail à 8 heures. «Il y a énormément à faire toute l’année. Afin de tenir les délais de commandes, nous devons choisir les nouvelles collections avant février.» Confectionnées à la main, les décorations de Noël sont importées des rares ateliers de souffleurs de verre encore en activité en Allemagne, en Pologne et en République tchèque, et proposées à des prix allant de 1,90 à environ 58 francs pièce. La boutique accueille plus de 100 clients par jour.
Une clientèle de renom
Johann Wnner n’a cessé de renouveler son assortiment pour répondre à la demande de ses clients, parmi lesquels des célébrités comme Lady Di ou le pape. «Influencées par les modes et les tendances, les traditions de Noël constituent le reflet d’une société», dit-il. De nouvelles couleurs, comme le rose et le violet, viennent compléter l’assortiment chaque année. La boutique travaille aussi avec des artisans américains depuis 2022. «Il s’agit de continuer à insuffler de nouveaux élans. Nous avons aussi ouvert notre e-shop en 2020.» Exclusivement dédiée aux décorations de Noël jusqu’en 2019, la boutique propose désormais des souvenirs pour les touristes tels que des couteaux suisses et des habits traditionnels durant les mois d’été.
Diplômé d’une école de commerce, Johann Wanner est le seul antiquaire de Bâle à avoir obtenu la permission de former des apprentis. «Les prix ont énormément baissé et le métier n’attire plus vraiment les jeunes. Un apprentissage en décoration reste un bon moyen d’entrer dans le domaine.» Bien qu’il n’ait pas toujours pu vivre de son métier – les premières années et la période du covid ont été ardues –, le Bâlois s’estime chanceux. «Je n’ai jamais dû licencier du personnel. Il y a trente-trois ans, j’ai pu m’acheter une Rolls-Royce neuve, que j’ai toujours. Je vis modestement et, en ce sens, je peux bien vivre de mon métier.»