«J’ai tout appris sur le tas. J’ai arrêté mes études post-obligatoires au collège à Fribourg après deux ans et je suis alors devenu coach sportif dans une salle de fitness. A cette époque, mon petit frère Bastien, qui avait fondé The Factory Bike Shop, m’a demandé si je voulais le rejoindre et devenir co-CEO. J’ai tout de suite accepté. J’avais à peine 21 ans. Notre business était de revendre des vélos haut de gamme, entre 4000 et 18 000 francs.

Contenu Sponsorisé
 
 
 
 
 
 

On a commencé avec une surface de 80 m2 sur le boulevard de Pérolles, au centre-ville de Fribourg. Deux ans plus tard, notre croissance nous a permis de louer 650 m2! Selon la saison, on avait 8 à 10 employés, la plupart étaient plus âgés que nous, ce qui n’était pas toujours facile. Notre père nous a du reste donné beaucoup de conseils en la matière.

J’ai tout appris dans cette aventure, la communication, le management, les finances… Mais après quatre ans, je n’avais plus la flamme. Je ne savais pas comment l’annoncer à mon frère. La manière la plus simple a été la meilleure: je lui ai dit que je n’étais plus heureux de venir travailler. Il a accusé le coup mais cela lui a permis de réaliser que lui aussi avait envie de découvrir d’autres horizons. On a revendu à notre principal fournisseur, le groupe international Specialized, qui souhaitait s’implanter dans le B2C. La vente s’est faite en quelques mois. On a surfé sur la vague covid et l’engouement pour le vélo, c’était le bon moment pour vendre.

J’avais alors une idée en tête: permettre aux automobilistes de louer des places de parking de privés via une app, une solution utile en ville où le stationnement est devenu de plus en plus compliqué. C’est une sorte d’Airbnb du parking, avec une réservation de place de manière unique ou récurrente. L’app est gratuite. Le prix est en moyenne de 2 francs par heure ou 10 francs la journée. Pour le moment, je perçois 15% du prix de la transaction, plus 25 centimes par transaction.

Actuellement, plus de 250 places sont disponibles sur P2park, 130 à Fribourg et 120 à Lausanne, cela six mois seulement après la mise en ligne en janvier 2024. Tout ce que je gagne, je le réinvestis dans le développement de l’entreprise. J’espère pouvoir me dégager un salaire à la fin de l’année. Je pensais ouvrir l’application sur Genève en juin, mais c’est un marché compliqué. Plus de 80% des places sont souterraines ou avec des badges d’accès, un système qui ne fonctionne pas avec mon modèle d’affaires. Je vais tester des villes comme Montreux, Vevey et Neuchâtel cet été, en sondant le marché avec des campagnes publicitaires sur les réseaux. J’explore aussi les possibilités avec les gérances immobilières.

Actuellement, je suis seul chez P2park. J’ai développé l’application moi-même avec la plateforme de développement «no code» Bubble. Cela m’a pris un an, avec des interruptions. Je travaille de manière totalement autodidacte et libre. J’aime ça, mais j’aime aussi aller vite. Ce projet est 100% personnel, sans l’aide ni des villes ni d’incubateurs ou levée de fonds. J’arrive cependant à un stade de maturité où il serait intéressant de trouver un investisseur externe pour croître plus rapidement.»

Bio express

Mai 1997 Naissance en région parisienne, puis arrivée en Suisse à Fribourg. Son père est directeur informatique à La Vaudoise, sa mère thérapeute.

Juin 2022 Vente de sa première entreprise The Factory Bike Shop, où il était actionnaire majoritaire avec son petit frère.

Janvier 2023 Fondation de P2park. Il a investi 50 000 francs pour créer sa Sàrl et développé lui-même l’app.