Toutes les nouvelles sources d’énergie sont complémentaires, cela dépend de l’usage que l’on souhaite en faire. Les batteries sont fort utiles pour les utilisations à court terme, notamment en ce qui concerne le transport via des voitures électriques. Et les choses évoluent rapidement dans ce secteur. «En Europe, beaucoup de gigafactories, c’est-à-dire des grandes usines qui produisent des batteries, sont en train de se mettre en place, souligne Corsin Battaglia, responsable du laboratoire des matériaux pour la conversion de l’énergie à l’Empa. C’est la conséquence du choix de la Commission européenne d’interdire dès 2035 la vente de voitures thermiques.»

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Les chiffres sont importants, puisqu’on parle, chaque année en Europe, de 10 à 12 millions de véhicules neufs mis en service. Si on compte une capacité de 50 kWh par véhicule, on arrive à une capacité de production annuelle nécessaire de 500 à 600 GWh. Bien qu’une partie de cette capacité se tourne vers le stockage stationnaire, par exemple pour les maisons disposant d’un système photovoltaïque, près de 90% de la demande provient du marché des véhicules électriques. «Il y a actuellement une course face à l’Asie, qui est nettement en avance dans ce domaine», ajoute l’expert. Pour l’heure, les constructeurs européens doivent par conséquent encore importer les batteries de leurs véhicules de cette région.

Pour ce qui est de l’épineuse question du bilan carbone des véhicules électriques par rapport aux voitures thermiques, tout dépend de différents facteurs, comme le lieu où ils ont été fabriqués, avec quel mix énergétique, ainsi que la taille et le poids du modèle. «Par exemple, pour un petit véhicule dont la batterie a été fabriquée en Suède et qui est chargé avec de l’électricité suisse, on estime qu’à partir de 20 000 kilomètres, le bilan carbone est meilleur que pour une voiture à essence, relève Corsin Battaglia. En outre, la durée de vie de ces voitures dépasse facilement les 150 000 kilomètres.»

Au-delà de l’enjeu des capacités de production, les batteries au lithium ont connu ces dernières années d’importants progrès, aussi bien en termes d’allongement de leur durée de vie que d’autonomie. Elles évoluent également en ce qui concerne leur composition chimique. On dénombre actuellement plusieurs développements à base de fer et de sodium, qui sont plus efficients en termes écologiques et moins chers que le lithium.