Pour nourrir 8 milliards d’estomacs, il faut produire en continu, toute l’année, jusque dans les régions les plus septentrionales. Grâce aux serres, c’est désormais possible. Mais ce qui devait permettre de réduire le bilan carbone du transport de légumes et de salades se révèle un gouffre énergétique. En cause, la consommation de gaz et d’électricité nécessaires aux serres.

Le photovoltaïque s’est donc invité dans les champs afin de limiter cet impact carbone. En Suisse, par exemple, les panneaux solaires à des fins agricoles couvrent une surface d’environ 500 hectares. Ils sont généralement installés dans des lieux bien ensoleillés. Une solution idéale? A moitié, puisque les panneaux photovoltaïques puisent dans les besoins lumineux nécessaires aux plantes. 

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Les serres photovoltaïques, une solution énergétique innovante

C’est pour pallier ce manque que la start-up Voltiris entre en jeu. L’équipe de Nicolas Weber, directeur général et cofondateur de la jeune pousse lausannoise, a développé un miroir qui divise la lumière solaire incidente en spectres de couleurs. Installés dans une serre, ils permettent aux plantes de recevoir les composants de la lumière dont elles ont besoin pour la photosynthèse et dirigent le reste vers des cellules solaires qui produisent de l’énergie renouvelable. Dans le jargon, on appelle cela la filtration spectrale.

Depuis sa fondation en 2022, Voltiris a d’ores et déjà mis en service plus de 500 modules photovoltaïques de ce type auprès de 14 serres, dans cinq pays. Trois mille autres contrats sont en cours de signature: «Nous entamons définitivement la phase de croissance», note Nicolas Weber. Les premiers partenariats de distribution avec des équipementiers de serres existent. Il s’agit maintenant encore de mettre en place une chaîne d’approvisionnement stable pour les différents composants. 

En parallèle, les Lausannois explorent d’autres applications dans les serres: «Les premières hypothèses, qui doivent encore être validées scientifiquement, laissent espérer que l’on peut non seulement maintenir les conditions de croissance des plantes dans les serres avec des filtres spectraux, tout en les améliorant», souligne le fondateur de Voltiris. Quant à la valeur ajoutée en tant que source d’électricité alternative, elle est déjà calculée: si cette technologie était utilisée dans toutes les serres de la région, elle permettrait d’économiser autant de CO2 que ce que rejettent 18 000 ménages par an.

Voltiris, Lausanne | Cleantech | Création: 2022 | Collaborateurs: 12 | www.voltiris.com

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