Depuis l’automne dernier, dans le monde numérique, tout le monde ne parle plus que de ça: la percée de l’intelligence artificielle (IA) pour le grand public. Jusqu’ici, jamais une application n’avait gagné autant d’utilisateurs aussi rapidement que ChatGPT. Il ne se passe pas un jour sans que l’on évoque les conséquences de l’IA sur la société, l’économie, le marché du travail, l’art ou encore la guerre. Les Etats et les entreprises rivalisent désormais d’ingéniosité pour injecter des milliards dans cette technologie. La Suisse est très bien placée dans cette course, affirme notre interlocuteur Jürgen Schmidhuber, «peut-être même mieux que tout autre pays».

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Car une grande partie de la recherche fondamentale se fait ici. De plus en plus de résultats sont déployés avec succès en Suisse, comme le montre notre section «AI Generators». Notre liste des 100 Digital Shapers sélectionnés cette année pour la huitième fois met largement en lumière ce domaine.

Le Who is Who de la Suisse numérique

«PME», en collaboration avec «Handelszeitung», «Bilanz» et Digitalswitzerland, a désigné les 100 personnalités qui font la Suisse numérique.

Mais, comme toujours face aux incertitudes de l’avenir, des doutes planent aussi. L’IA est un danger, elle doit être réglementée, disent l’Union européenne et le Conseil de l’Europe, mais aussi l’Ofcom, en Suisse. Certains demandent même un moratoire sur le développement de l’IA jusqu’à ce que toutes les implications aient pu être considérées. C’est de la naïveté pure. Comme l’expérience le montre, ce qui est technologiquement faisable sera forcément effectué à un endroit ou à un autre. Des pays comme la Chine et les Etats-Unis, qui ont de toute façon déjà une longueur d’avance en matière d’investissements dans l’IA, ne s’attarderont pas sur de quelconques réserves.

Pour rappel, la Suisse est aujourd’hui le terrain de jeu le plus prospère du monde pour les start-up de la cryptographie (page 48). En effet, les autorités ont agi rapidement à un moment clé et créé un cadre réglementaire libéral pour les entreprises. Une approche pragmatique similaire est nécessaire pour l’IA. La Suisse devra être prête à faire de nouveau cavalier seul, si c’est nécessaire.

 


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