L'automne dernier, le fabricant de montres de luxe bâlois Oris a lancé le modèle Coulson. La particularité de cette édition limitée? Le boîtier de la montre est en plastique renforcé de fibres de carbone et a été imprimé par 9T Labs à Zurich-Altstätten.

«Du jamais-vu dans l’industrie horlogère », commente Martin Eichenhofer, CEO de 9T Labs. Oris a bénéficié à plusieurs reprises des avantages de l’impression carbone. Cette technologie accroît la liberté de création des designers et permet de fabriquer des composants à la fois légers et extrêmement robustes.

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Mais le modèle Coulson représente aussi une percée pour 9T Labs. Pour la première fois, un client a produit des pièces d’un produit de consommation avec la technologie de fusion additive (ATF) de 9T Labs.

Retour en arrière. Il y a un peu plus de neuf ans, Martin Eichenhofer, ingénieur en mécanique, s’attèle à son travail de master au Laboratoire des matériaux composites et des structures adaptatives de l’EPF de Zurich. Peu après, il dépose ses premiers brevets et, en 2018, il fonde 9T Labs avec ses deux collègues Chester Houwink et Giovanni Cavolina. Un premier tour de table en 2020 permet de lever 4,3 millions de dollars, un deuxième en 2022 encore 17 millions de dollars. Aujourd’hui, les trois fondateurs emploient 65 personnes.

Outre l’industrie des produits de luxe, les marchés cibles de 9T Labs sont surtout l’industrie automobile et l’aéronautique. Dans ces deux secteurs, les ingénieurs recherchent des composants légers présentant des propriétés mécaniques parfois extrêmes. Des projets sont en cours avec diverses entreprises, par exemple dans les secteurs du vélo et de la construction aéronautique. Martin Eichenhofer envisage le passage à la production en série dans les mois à venir.

«Dans un premier temps, nous voulons remplacer, chez nos clients, certains éléments porteurs en métal», explique le jeune homme de 35 ans. Mais, à long terme, 9T Labs vise à établir l’impression 3D de matières plastiques renforcées par des fibres comme un nouveau standard industriel. Une imprimante 3D est beaucoup plus flexible qu’une machine de tournage ou de fraisage. Le degré d’automatisation peut être augmenté et il devient envisageable de créer ce que l’Anglo-Saxon appelle une «lights out production» (de la production lumière éteinte), soit une usine qui fabrique des composants pratiquement sans personnel, 24 heures sur 24.

C’est aux Etats-Unis, où il a ouvert une succursale au milieu de l’année dernière, que Martin Eichenhofer voit actuellement les plus grandes opportunités. En effet, le gouvernement Biden y a mis en place des programmes d’investissement de plusieurs milliards pour l’industrie manufacturière. Les aides à l’investissement dans la fabrication additive y jouent un rôle clé. «Bien sûr, nous avons des concurrents», commente le CEO de 9T Labs. Mais, depuis la commande d’Oris, son entreprise a une longueur d’avance. «Nous avons prouvé que notre technologie fonctionne dans le contexte industriel.»


9T Labs, Zurich | Secteur: engineering | Création: 2018 | Collaborateurs: 65 | www.9TLabs.com

>> Le pdf complet du magazine est disponible sur https://www.top100startups.swiss/magazines