Il y a vingt ans, on pensait avoir décrypté les principaux éléments constitutifs du patrimoine génétique humain. Mais cet optimisme était prématuré. Quelque 98% de l’ADN sont toujours considérés comme de la matière noire (dark genome). Un vaste territoire inconnu est encore à explorer. Les scientifiques espèrent y trouver des correspondances entre les éléments du patrimoine génétique et les processus cellulaires.
Il reste encore beaucoup de recherches à faire pour comprendre tous les processus de biologie moléculaire. Mais cette percée ouvrirait la possibilité de traiter des maladies de manière ciblée et efficace, par exemple pour la fibrose. Dans cette pathologie, le tissu fibrotique, responsable de la cicatrisation des plaies, se multiplie de manière incontrôlée. Dans le cas de la fibrose cardiaque, la paroi du coeur s’épaissit, la performance diminue et peut conduire à une insuffisance cardiaque. En dehors de la transplantation cardiaque, il n’existe guère d’alternatives thérapeutiques efficaces.
Pionniers dans le domaine
La start-up biotechnologique lausannoise Haya Therapeutics est l’une des premières entreprises au monde à faire bouger les lignes. L’équipe du biologiste moléculaire Samir Ounzain a identifié, en 2017, au CHUV, l’élément déclencheur de la fibrose cardiaque. Il s’agit d’une longue molécule d’ARN non codante (IncRNA) appelée Wisper.
Sur la base de ces découvertes, le cofondateur de Haya Therapeutics, Daniel Blessing, a développé en 2019 un médicament sur mesure. Celui-ci se trouve actuellement en phase préclinique. «Nous avançons conformément à nos projections et espérons pouvoir commencer les études cliniques d’ici à douze à dix-huit mois», dévoile Samir Ounzain.
Le cofondateur de la start-up se présente en tenue décontractée, portant t-shirt et casquette, au rendez-vous fixé dans le bâtiment Serine du Campus Biopôle. Le site, situé au bout de la ligne de métro lausannoise, est déjà l’un des plus grands parcs medtech et biotech de Suisse. Il héberge environ 2500 personnes. Il s’agrandit actuellement de six bâtiments prévus pour la recherche, le développement et les activités de bureau. De l’entreprise pharmaceutique à la start-up biotech, tout l’éventail industriel y est représenté.
Le deuxième site de Haya se trouve sur le campus JLABS, au nord de San Diego, aux Etats-Unis. Depuis le printemps 2022, une équipe de huit personnes de Haya poursuit ses recherches sur le décodage des molécules d’IncRNA. La région de San Diego abrite de nombreuses entreprises qui sont à la pointe du développement de produits thérapeutiques à base d’ARN. «Nous sommes l’un des premiers à proposer des médicaments à base d’IncRNA. Nous nous sentons donc parfaitement à notre place en Californie», poursuit Samir Ounzain.
Avec sa plateforme, la start-up recherche en parallèle d’autres régulateurs de fibrose dans l’ADN. La start-up biotech s’en sort bien. Haya Therapeutics a déjà identifié différents IncRNA et le développement de substances actives bat son plein.«Nous nous attaquons maintenant, étape par étape, au décodage des déclencheurs d’autres maladies », dévoile Samir Ouzain.
Haya Therapeutics, Lausanne | Secteur: biotech | Création: 2019 | Collaborateurs: 33 | www.hayatx.com
>> Pour en savoir plus: https://www.top100startups.swiss/award2023
>> Le pdf complet du magazine est disponible sur https://www.top100startups.swiss/magazines
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