L'antibiotique s’appelle ceftriaxone. Il ne provoque pratiquement pas d’effets secondaires et fonctionne chez 85 personnes sur 100 souffrant d’une septicémie bactérienne. Il reste toutefois 15% des patients atteints de septicémie que ce médicament n’aide pas. «Le problème, c’est que lorsqu’un patient arrive en urgence, on ne sait pas à quel groupe il appartient», explique Danuta Cichocka, fondatrice et CEO de la start-up medtech Resistell, basée à Bâle-Campagne.
Pour sauver le plus grand nombre de vies possible, les médecins administrent soit des antibiotiques plus puissants, soit des combinaisons d’antibiotiques. Ces options sont conformes aux directives médicales en vigueur, mais elles contribuent à l’augmentation de la résistance aux antibiotiques observée à l’échelle mondiale. Selon l’OMS, la perte d’efficacité des antimicrobiens est l’une des dix plus grandes menaces pour la santé publique globale.
La clé pour résoudre ce problème est la détermination de la résistance à l’antibiotique. Cette évaluation se base sur des cultures bactériennes et dure au moins vingt-quatre heures. Ce qui est bien trop long pour une médication d’urgence.
Le test rapide de susceptibilité antimicrobienne (AST) de Resistell apporte une solution. La bactérie prélevée sur le patient est mise en contact avec un antibiotique et placée sur un capteur nanomécanique. Celui-ci mesure les vibrations qui distinguent les bactéries mortes des bactéries vivantes. Moins l’agent pathogène vibre, plus l’antibiotique est efficace.
Commercialisation à l'échelle internationale
Cet appareil de la taille d’une valise s’appelle Phenotech. Le procédé réduit de vingt-quatre à quatre heures le délai entre l’admission d’un patient et la détermination exacte des antibiotiques efficaces. Depuis le printemps, il est autorisé pour la recherche et le développement. Le dispositif va prochainement être commercialisé à l’échelle internationale.
Parallèlement, des tests cliniques sont encours jusqu’à la fin de l’année àLausanne, à Innsbruck et à Madrid. L’étude porte sur 250 patients souffrant de septicémie en raison de leur âge avancé, à la suite d’une immunosuppression ou après un accident.
«Les premiers résultats sont positifs. Notre test rapide est aussi précis que les procédures standard», se félicite Danuta Cichocka, microbiologiste de formation. Au plus tard au début de 2024, elle veut soumettre les documents pour l’autorisation selon la nouvelle réglementation européenne sur les dispositifs de diagnostic in vitro.
Le cycle de financement de la série B2 devrait être rapide. Après le tour de table de la série B de décembre dernier, il devrait de nouveau rapporter un montant à sept chiffres. «Nous avons besoin de cet argent pour développer la prochaine génération de notre dispositif», poursuit Danuta Cichocka. Les nouvelles machines à haut débit seront capables de tester l’efficacité de plusieurs antibiotiques en parallèle et de fournir les résultats en cent vingt minutes.
Resistell, Mu!enz (BL) | Secteur:medtech | Création: 2018 | Collaborateurs: 25 | www.resistell.com
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