A quelques heures de la fin de la réunion, qui pourrait toutefois se prolonger au-delà de l'horaire prévu à 18h00 (19h00 en Suisse), le président de la COP26 Alok Sharma a publié vendredi matin des projets de textes presque aussi ambitieux que les premiers mis sur la table mercredi. Certains redoutaient que les indications sur le charbon et les énergies non renouvelables ne passent pas la rampe des premières consultations, notamment sous la pression de l'Arabie saoudite.
Or, aussi bien le projet de document final que celui de la décision politique qui l'accompagne les maintiennent. Pour la première fois, si ces textes peuvent être adoptés par consensus, les Etats sont appelés à accélérer la sortie du charbon et la fin des subventions aux énergies non renouvelables.
Mais des nuances ont été ajoutées. Seul le charbon dont l'impact n'est pas atténué par des technologies permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre est désormais mentionné. De même, les projets de textes ne parlent plus que de subventions aux "énergies fossiles inefficaces", laissant une marge de manoeuvre.
Jeudi, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres avait averti les gouvernements que des promesses valaient peu sans une sortie des énergies non renouvelables. Les projets de textes appellent toujours à une réduction de 45% des émissions en 2030 par rapport à 2010 et à une neutralité carbone d'ici 2050. Alors même que la Chine et l'Arabie saoudite ne prévoit celle-ci que pour 2060 et l'Inde pour 2070.
Pas suffisants pour les ONG
Autre avancée maintenue, les Etats devront revenir dès l'année prochaine avec des plans plus ambitieux pour s'aligner sur les objectifs de l'Accord de Paris. Les efforts des Etats pour limiter à 1,5°C le réchauffement climatique d'ici 2100 sont en effet insuffisants.
Selon différentes évaluations, les annonces récentes, notamment à Glasgow, permettraient au mieux d'atteindre 1,8°C, même si l'étude considérée comme la plus sérieuse arrive plutôt à 2,4°C. L'ONU avait conclu lundi que ces contributions récentes ne changeraient pas vraiment son estimation d'un réchauffement de 2,7°C.
Jeudi encore, la COP26 aura montré le fossé énorme entre ce format où un consensus doit être trouvé entre près de 200 Etats et les attentes immédiates des activistes et des ONG. La réunion en elle-même "n'arrêtera pas le changement climatique", a dit cette semaine le gouvernement britannique.