Ces perquisitions dans 16 villes du pays ont visé 17 des participants les plus radicaux au groupe de discussion "Basta Dittatura" ("A bas la dictature") sur Telegram, suivi par des dizaines de milliers de personnes et "caractérisé par une incitation permanente à la haine et à la commission de graves délits", a précisé la police de Turin (nord) dans un communiqué.
"Basta Dittatura" a été notamment utilisé pour organiser des manifestations contre le passeport sanitaire, obligatoire sur tous les lieux de travail en Italie depuis le 15 octobre. Le passeport sanitaire atteste que son porteur a été vacciné, guéri après avoir contracté le Covid-19, ou dispose d'un test négatif récent.
Appel à recourir aux armes
Les suspects visés par les perquisitions "avaient participé à ce groupe de discussion, appelant systématiquement au recours aux armes et à commettre de graves actions illégales contre les plus hautes fonctions institutionnelles, dont le Premier ministre Mario Draghi" ainsi que des policiers, médecins, scientifiques, journalistes et autres personnages publics accusés d'"asservissement" et de "collaboration" avec la "dictature", selon la police de Turin.
Ces discussions faisaient des références explicites à des "pendaisons", "pelotons d'exécution", "tirs dans les jambes", ou à "de nouvelles marches sur Rome" et au "terrorisme". En 1922, la "marche sur Rome" des fascistes avait abouti à l'arrivée au pouvoir du dictateur Benito Mussolini.
Les opposants au passeport sanitaire l'accusent de violer les libertés individuelles, tandis que le gouvernement y voit un moyen pour ne pas revenir aux strictes restrictions (confinement et autres) adoptées dans le passé pour endiguer la diffusion du Covid-19.
Premier pays européen à avoir été touché par la pandémie en février 2020, l'Italie a payé un lourd tribut avec plus de 132.000 morts. A ce stade, plus de 84% des personnes âgées de plus de 12 ans sont vaccinées.